Un ouvrage qui nous concerne…
La quatrième page de couverture :
« Pour le 120e anniversaire de la naissance et le 80e anniversaire de sa mort, ce volume réunit l’œuvre de Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du Front populaire, assassiné par la milice en juin 1944, entré au Panthéon en mai 2015.
Quatre-vingts ans après son assassinat, Jean Zay (1904-1944) est reconnu comme l’homme d’État qui a fait de l’école un pilier de la démocratie sociale en réformant l’enseignement, en développant le sport et la culture. C’est à lui qu’on doit aussi l’initiative du festival de Cannes, du CNRS et de l’ENA. Cible idéale en tant que protestant, de famille paternelle juive, franc-maçon et ministre du Front populaire, il fut emprisonné par la dictature de Pétain puis assassiné par la milice. Sa lucidité et son action face à la montée des fascismes en font l’un des pionniers de la Résistance et l’un des penseurs de la République moderne.
Pour la première fois, ce volume donne à lire et à découvrir toute la richesse des écrits de Jean Zay : journaux d’écolier de la Grande Guerre, chroniques littéraires, éditoriaux du député, discours du ministre, journal de guerre, romans et contes inédits. Il restitue aussi les deux textes de Jean Zay publiés par les collaborationnistes pour ruiner son honneur, en les replaçant dans leur contexte.
La cohérence et la continuité de son œuvre, précoce et trop tôt interrompue, montrent combien Jean Zay incarne la jeunesse de la République : celle de son temps, où les démocraties sont fragiles face aux guerres totales, celle de notre temps, où la République se cherche face aux populismes et devrait trouver dans ces pages de quoi se réinventer »
Commentaire d’Henri-Pierre Debord :
Cet ouvrage qui a été édité le 16 mai dernier dans le cadre de l’Année Jean Zay (Cent vingts ans de sa naissance et Quatre vingts ans de son assassinat par la Milice Française) contient deux documents qui intéressent l’histoire du scoutisme laïque :
– le discours du 12 décembre 1936 prononcé dans le Grand Amphithéatre de la Sorbonne en l’honneur de Baden Powell à l’occasion des vingt-cinq ans de la naissance du Scoutisme en France ;
– la réflexion extraite des mémoires de Jean ZAY écrites depuis sa prison et parues après sa mort sous le titre « Souvenirs et solitude » datée du 14 mars 1942 qui reprend nombre d’innovations pédagogiques et signale le « patronage officiel des Éclaireurs de France » par le Ministre et son ministère.
L’ouvrage a été établi par deux historiens, grands connaisseurs de Jean ZAY, et représente une somme unique d’ écrits de jeunesse, de chroniques journalistiques et littéraires, d’analyses politiques, de discours et de réflexions de l’homme politique dont celles qu’il a consignées dans « Souvenirs et solitude », ouvrage écrit à la prison de Riom entre 1940 et 1944 et extrait clandestinement page par page par Madeleine, sa femme.
C’est avec leur accord amical ainsi qu’avec celui d’Hélène MOUCHARD ZAY que nous publions ici le discours intégral du 12 décembre 1936 et la réflexion du 14 mars 1942. C’est dans « Souvenirs et solitude » que figure cette réflexion qui prend la forme d’un bilan d’action ministérielle et où l’on voit se dessiner le grand projet d’éducation populaire de Jean ZAY et où l’on découvre ce passage : « On encouragea le scoutisme, notamment par un patronage officiel aux Éclaireurs de France, et la réception de Baden-Powell, le populaire Bi-Pi, à Paris donna lieu, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à une réception aussi officielle que chaleureuse ».
Il est difficile de nier ce lien historique entre le novateur Jean Zay et les novateurs E.D.F.