Jean Meyer naît à Strasbourg le 5 février 1925. Il entre aux Éclaireurs de France dès l’âge de sept ans comme louveteau puis devient éclaireur à la troupe de l’Éléphant Blanc. Le 3 septembre 1939, Strasbourg est évacué de tous ses habitants. A la différence de la plupart des réfugiés strasbourgeois qui sont accueillis dans le Périgord et ses environs. Jean et sa famille rejoignent le Puy en Velay où son père avait eu «l’intelligence de prévoir le pire en louant, début 1939, un appartement de 4 pièces au Puy en Velay (Haute-Loire) ou, plus exactement, à la Renaissance, commune de Chadrac».
Dès l’automne 1939, Jean et ses soeurs rejoignent le scoutisme local, ses soeurs à la Fédération Française des Éclaireuses (Section neutre) et lui aux Éclaireurs de France («Comme à Strasbourg»). Il y devient très vite chef de patrouille puis meneur de troupe. C’est par ses relations avec les E.D.F. lyonnais que Jean va découvrir la figure du général de Gaulle et les premiers journaux clandestins et commencer à diffuser clandestinement ces journaux.
Son père et sa mère sont, de leur côté, en relation avec des Résistants ou des Britanniques parachutés dans la région du Puy. La famille est prévenue d’une rafle imminente par un officier de gendarmerie et se réfugie à la campagne.
Il rate son premier baccalauréat (fin de classe de première) et explique cet échec par la formule « J’avais plutôt des armes que des livres dans ma table de nuit au dortoir !». Il va suivre des cours de rattrapage auprès du curé de Paulhac et obtenir son premier bac.
Fin 1943, les membres de la famille Meyer reçoivent leurs faux papiers. Ceux de Jean le rajeunissent d’un an avec déplacement de sa date de naissance au 5 février 1926, ce qui lui interdit de sortir avec sa soeur qui elle garde sa date de naissance véritable – 9 avril 1926 -. Inscrit depuis la rentrée de septembre en classe terminale littéraire au lycée catholique de Brioude dirigé par un Jésuite, Jean va subitement être transféré à Saint-Chamond à l’Institution Sainte-Marie dirigée par un Mariste, l’ambiance commençant «à sentir le roussi» et la menace s’accentuant sur lui. Pendant ce temps, sa famille recherchée par la Gestapo quitte Le Puy et s’installe à Ceyssac, à huit kilomètres dans une maisonnette de jardin. Son oncle, sa tante et sa grand-mère sont arrêtés en juin 1944. Pour lui, la menace se rapproche. Ses parents le placent comme valet de ferme chez des paysans.
C’est de cette ferme qu’il descend rapidement au Puy afin d’informer la Résistance du nombre de véhicules allemands qui montent attaquer le maquis et qu’ils voient passer. C’est à Ceyssac qu’il va vivre la Libération le 19 août 1944.
Il s’engage comme volontaire dans les Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) formés d’anciens maquisards le 16 août 1944. Il a 19 ans. Il fait les campagnes du Centre, du Doubs, d’Alsace et d’Allemagne en tant que 2ème Classe et est démobilisé le 31 août 1945.
Aux F.F.I., son premier chef de section est l’aspirant Paul Auriol, fils du ministre et futur Président de la République et par ailleurs éclaireur de France. Par hasard, quelques jours plus tard, sur la Place du Breuil au Puy, il rencontre Ric Hemmendinger, éclaireur de France à Strasbourg dans le même groupe que lui, avant la guerre, qui surveille un groupe de soldats allemands prisonniers. Ric lui demande alors, tout simplement, s’il ne veut pas entrer dans son unité pour remplacer son chargeur de fusil-mitrailleur qui vient d’être tué. Il accepte. L’unité F.F.I. porte le nom de «1er Bataillon André – demi B»