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1943-1944 : La diaspora des éclaireurs alsaciens en France

Racontée par Henri-Pierre Debord                

Gilbert et Jean-Pierre MAY

Les deux frères Gilbert et Jean-Pierre MAY naissent à Strasbourg, le premier en février 1925 et le second en juillet 1926 et entrent aux Éclaireurs de France très tôt (1932 pour Gilbert).

Gilbert fuit l’Alsace en septembre 1939 pour échapper à l’incorporation de force et rejoint Clermont-Ferrand où il s’inscrit à la faculté de droit. C’est à Clermont-Ferrand que l’Université de Strasbourg se réfugie en juillet 1940 après l’occupation de l’Alsace par l’armée allemande le 19 juin.

Jean-Pierre et sa famille s’installent à Saint-Amand Montrond (Cher) où leur père Félix devient le représentant de l’UGIF (Union générale des israélites de France) et président de la section du GERAL (Groupement des expulsés et réfugiés d’Alsace et de Lorraine) pour le Sud du Cher. Félix May va entretenir de bonnes relations avec le commissariat de police. Le département du Cher est coupé en deux par la ligne de démarcation. Au Nord, la zone occupée, sous l’autorité allemande, au Sud, la zone non occupée, sous l’autorité du Gouvernement de Vichy.  Jean-Pierre May et son frère aîné Gilbert vont entrer peu à peu dans l’action illégale en commençant dès l’été 1942 par prévenir les Juifs étrangers, résidant dans le sud du Cher qui doivent être arrêtés le lendemain. Ils pratiquent ainsi de manière de plus en plus fréquente à des actions de propagande et d’alerte et fabriquent des faux papiers au bénéfice de la communauté juive. 

En 1944, ils rejoignent le Groupe Surcouf faisant partie des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Ce groupe occupe le 7 juin 1944 la ville de Saint-Amand et prend en otages plusieurs Miliciens à leur siège local ainsi que Simone Bout de l’An, femme du Secrétaire Général de la Milice Française et adjoint de Joseph Darnand. Le Groupe Surcouf   rejoint le lendemain le maquis de la Creuse avec ses otages.

Ce fait d’armes va générer une sanglante riposte de la part des Allemands 48 heures après, soit le 8 Juin, car pour rétablir l’ordre Darnand envoie Joseph Lécussan sur place, qui arrive le 11 juin. Il est sous les ordres de Francis Bout de l’An. Lécussan prend ses fonctions le 21 juin et s’auto proclame sous-préfet. Il va être aidé dans l’accomplissement d’actions de répression contre la population vivant à Saint Amand par Roger Thévenot, chef départemental de la milice pour le Cher. Des civils maltraités ou tués, des résistants fusillés, des bâtiments incendiés, détruits et 50 otages emmenés à Vichy comme monnaie d’échange pour Simone Bout de l’An, qui sera libérée le 23 juin.

Dans la nuit du 21 au 22 juillet de 22 h 30 à 4 heures la Gestapo assistée de la Milice sous les ordres de Lécussan vont arrêter à Savigny en Septaine, village situé au Sud-Est de Bourges, Préfecture du Cher (Zone occupée jusqu’en mars 1943) et se trouvant en zone non occupée jusqu’en mars 1943, soixante et onze personnes israélites. Cette communauté établie à Saint-Amand-Montrond et dans ses environs où ils vivaient en quasi sécurité depuis presque cinq ans avait pour président Félix May. Parmi eux, Marcel Walewyk, éclaireur de France né en juin 1928. Ils sont gardés comme prisonniers à la prison de Bourges jusqu’au 7 juillet

Félix May, le père de Gilbert et de Jean-Pierre est assassiné par la Milice à Saint-Amand-Montrond le 4 juillet 1944.

Marcel Walewyk est jeté vivant au lieu-dit «Les Puits de Guerry»  avec 35 autres victimes le 24 juillet.

Quant à Gilbert et Jean-Pierre, ils sont encerclés avec leurs compagnons du Groupe Surcouf par les SS le 19 juillet à Saint-Dizier-Leyrenne près de Bourganeuf (Creuse) .

Neuf hommes sont blessés dans le groupe dont Gilbert May qui est atteint par une balle dans la gorge. Son frère Jean-Pierre présent à ses côtés le panse, et tous les blessés sont allongés dans l’herbe. Quand les SS donnent l’assaut, Jean-Pierre maintient son frère Gilbert maintient debout. Les huit blessés restés allongés sur le sol sont abattus d’une balle dans le crâne.

Jean-Pierre est transféré en Allemagne et jugé par le Volksgerichtshof (Cour de justice du peuple) qui le condamne à mort. Il est abattu le 21 janvier 1945.

Gilbert May est interné à la prison de Clermont-Ferrand sous le nom de Jean Michot, puis déporté vers le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Alsace) le 30 août 1944 sous le matricule 26645 4.

Après l’évacuation du Struthof en septembre, Gilbert May est transféré au Kommando d’Augsbourg où les déportés creusent une usine souterraine pour Messerschmitt.

Atteint d’une double pneumonie, il est conduit à Dachau avant d’être envoyé dans un nouveau Kommando, celui de Kaufering -Landsberg, où il participe à la construction de baraques. Lorsque ce Kommando est évacué le 15 avril 1945, Gilbert May est entraîné dans une marche de la mort de deux jours pour retourner à Dachau.

Le 29 avril 1945 à 17h, les troupes américaines entrent dans le camp de Dachau et le libèrent.

Gilbert rentre en Alsace en 1946. Impliqué dans la mémoire de la résistance, il sera vice-président des anciens de Dachau, trésorier national de l’Union nationale des déportés internés et familles (UNADIF) et de la Fédération nationale des déportés internés de la Résistance (FNDIR), président départemental de ces deux associations. Très actif dans la transmission de la mémoire, il participe au concours de la Résistance, et témoigne dans de nombreux collèges et lycées jusqu’à son décès en 2013.

Raymond KINDER (Alias Ricard, Kellerman, Madern)

Raymond Kinder est instituteur en Alsace en septembre 1939. Il est mobilisé à la déclaration de guerre début septembre 1939 et incorporé au 94ème régiment d’artillerie de montagne. A la suite de la signature de l’armistice entre l’Allemagne et la France, le 22 juin 1940, il est démobilisé et se replie à Périgueux (Dordogne) en 1940 où il rejoint sa famille.

Éclaireur de France avant guerre, il s’intègre au groupe «Bertrand de Born» de Périgueux en tant que chef de Troupe.

Engagé dans la Résistance dans le Mouvement «Combat» dès les premiers jours dans la même ville , il prend le pseudonyme  «RICARD». Puis il rejoint parallèlement l’“Armée Secrète” (A.S.) et les “N.A.P.” (Noyautage des Administrations Publiques”. Il en devient un dirigeant départemental dans le cadre des “Mouvements Unis de Résistance” qui regroupent “Combat”, “Franc-Tireur” et “Libération-Sud” en 1943. Il prendra pour pseudonyme “Kellermann” et”Madern”. Fin 1943, il est envoyé à Chateauroux  pour devenir secrétaire départemental des NAP et intègre les services de la Préfecture de l’Indre. Il va travailler en étroite relation avec Jean Traversat secrétaire départemental des M.U.R. arrivé de Limoges en décembre 1943 dans l’Indre. Membre de l’Armée secrète (AS). Raymond KINDER siége à l’État-major du Groupe Indre Est

Le 12 juin 1944, le maquis où il se trouve doit porter secours à un groupe de patriotes attaqué par une unité allemande au lieu-dit “Les Laboureaux” à Jeu-les-Bois (Indre). Lors de l’intervention, le lieutenant Raymond  Kinder maîtrise une automitrailleuse ennemie à l’aide d’un lance-roquette. Mais, blessé par une balle reçue à la jambe, il est fait prisonnier par les Allemands dans la soirée. Il est transféré à la caserne Bertrand de Châteauroux en compagnie d’un autre résistant, “Gérard”. Deux versions de sa mort continuent d’être présentées. Pour l’une, il décède dans la caserne, faute de soins, après qu’un Gestapiste aurait  déclaré «Pas besoin de vous fusiller, vous crèverez ici». Pour l’autre, il est amené à l’hôpital où il décède. L’acte du décès à 21h à Châteauroux est établi au nom de Maders Raymond, sur déclaration d’Émile Boulay secrétaire de police et rectifié par jugement du tribunal civil de Châteauroux du 29 mai 1945.

Raymond Kinder est cité à titre posthume à l’ordre de la division en mars 1945 :

«Jeune officier chargé du service NAP dans l’Indre a accompli ce travail clandestin avec un dévouement remarquable. Le 13 juin 1944 s’est porté en contre-attaque au-devant de l’ennemi qui avait encerclé un camp de patriotes à Jeu-les-Bois (Indre). Servant lui-même au mortier a été blessé légèrement. Fait prisonnier a refusé courageusement de donner un renseignement aux Allemands. Est mort faute de soins après une longue et douloureuse agonie, ayant fait dans ses derniers moments l’admiration de tous.»

Pierre HAGUENAUER (Pseudonyme “Pélican”)

Pierre Haguenauer naît à Strasbourg en 1923. Il est éclaireur de France lorsque l’occupation allemande débute. Mais, face à la menace que représente le Nazisme pour sa famille juive, il se trouve en septembre 1939 à Trouville sur Mer. Le 22 mai 1940, nouveau déménagement, avec une installation familiale à Dijon puis Lyon où il arrive durant l’été 1940.

Lyon est en “Zone non occupée”. La famille Haguenauer s’estime en lieu sûr. Elle   est hébergée dans un appartement de la rue Molière, dans le centre de Lyon, A la rentrée 1940, Pierre retourne au Lycée pour préparer son bac, qu’il obtient à la session de l‘oral de septembre 1941. Empêché par le numerus clausus imposé aux Juifs par les autorités de Vichy d’entrer à l’université, il se fait accueillir sous le faux nom de Hugonnet par la faculté catholique de Lyon pour suivre des études de chimie. C’est avec quelques-uns de ses nouveaux camarades étudiants de la faculté, lorsque les Allemands envahissent la zone sud en novembre 1942, qu’il rejoint les groupes d’étudiants résistants, puis en mars 1943, à l’âge de 19 ans, l’Organisation Civile et Militaire des Jeunes (O.C.M.J.).

Entre-temps, l’appartement de la rue Molière est devenu peu sûr pour la famille, avertie qu’on l’avait dénoncée comme famille juive. Ses parents et les deux sœurs trouvèrent un abri à Oullins, dans la banlieue de Lyon, à l’étage d’une maison occupée par un collègue de Léon Haguenauer. Pierre a, de son côté, trouvé un logement pour étudiant dans Lyon.

La famille échappe de peu à la “Rafle de la rue Sainte Catherine” du 9 février 1943. Les activités résistantes de Pierre restent mystérieuses pour sa famille. Son pseudo de clandestinité est « Pélican » en souvenir de son totem qui lui avait été attribué avant-guerre en Alsace : «Pélican doctoral» !

Au printemps 1944, ses parents le voient venir dans le jardin de la maison d’Oullins pour se cacher après avoir échappé la suite d’une première arrestation à la surveillance de ses gardiens en filant par la fenêtre des toilettes du poste de police. Il laisse son pistolet en garde à son père et repart dans la clandestinité. Après le débarquement en Normandie du 6 juin 1944, la situation est très tendue dans toute la zone sud après le débarquement et les actions de la résistance se multiplient à Lyon et dans la région. Pierre ne donne plus de nouvelles à sa famille.

Et pour cause. Le 24 juin 1944, il est arrêté en compagnie de Georges Courthieu, responsable d’un groupe franc des Jeunes des Mouvements Unis de Résistance (J.M.U.R.) dont Pierre est l’adjoint direct. Ils sont internés à la prison de Montluc. Pierre Haguenauer décède le 8 août 1944 dans les locaux de la Gestapo, Place Bellecour, à la suite des tortures subies. Georges Courthieu est libéré le 24 août avec d’autres prisonniers par les forces conjointes de la Résistance française, des autorités religieuses et de la Croix-Rouge française. 

A la libération de Lyon, le 3 septembre 44, Georges Courthieu, alias «Lieutenant Claude» avertit le père de Pierre que celui-ci a été arrêté en même temps que lui lors d’une action armée le 24 juin 44,  qu’il a ensuite été séparé du groupe de ses camarades pour être interrogé et qu’ils ne l’ont plus revu depuis. 

Pierre occupait à Montluc la même cellule que celle occupée par Raymond Aubrac en 1943. 

Francis WEILL

Francis Weill naît à Strasbourg le 2 octobre 1923 dans une famille issue de la Communauté Israélite alsacienne de tradition laïque et républicaine, devenue française à la suite du «Décret d’Émancipation de 1791». C’est donc naturellement qu’il rejoint les Éclaireurs de France. Réfugié à Marseille en 1940 et dès 1942, lorsque la zone libre est occupée par les Allemands, son père, Paul Weill et lui-même adhèrent au réseau «Gallia», réseau de renseignement de la France Libre. C’est à ce titre que Francis est nommé sous-lieutenant. Il poursuit ses études en classe préparatoire au lycée Thiers à Marseille. Le 6 février 1944, la famille est arrêtée par la Gestapo à Marseille, vraisemblablement à la suite d’une dénonciation et internée pendant plusieurs semaines aux Baumettes. Transférée à Drancy sous une fausse identité, la famille est mise dans une catégorie d’attente, la mère s’étant déclarée aryenne. Lors de la Libération de Paris, Francis se met à la disposition du PC opérationnel situé place Denfert Rochereau. Il participe, en tant que combattant, à la libération de la Cité Universitaire et se met à la disposition du Colonel Fabien qui est à la tête d’un régiment d’infanterie. Ce régiment sous le nom de «Groupement Tactique de Lorraine» va servir d’infanterie d’accompagnement à l’armée Patton. Francis WEILL tombe à Gravelotte le 26 septembre 1944, dans les premiers combats de la libération de Metz. Son corps, repéré par les villageois dès l’automne 1944, ne peut être récupéré, en raison du froid intense de cet hiver et des dangers de champs de mines, qu’en début d’année 1945. Ses parents ne sont informés de son sort qu’en juin 1945, par la Croix Rouge. Attestation de Pierre Blum, chef régional du Réseau Gallia-R.P.A. pour les régions 2 et 3 : « Francis Weill, Sous-lieutenant, a appartenu au réseau Gallia-RPA, à compter du 1er août 1943, en qualité de chef de sous-secteur, chargé de mission de troisième classe. Le Sous-lieutenant Weill a pris part sous mes ordres aux opérations de résistance dans la région de Marseille, La Ciotat, recherchant le renseignement sur les activités de l’ennemi : relevés de plans situant les emplacements de l’ennemi, des emplacements de sous-marins allemands à  Toulon et Marseille etc. Il a été arrêté avec sa famille, le 3 février 1944 à Marseille par la Gestapo, et a été interné au camp de Drancy jusqu’à la libération. Il s’est engagé dans les FFI et a été tué à la tête de sa section à Gravelotte, le 27 septembre 1944. Il a fait l’objet au titre de notre réseau d’une citation à l’ordre de l’Armée lui conférant la croix de guerre et au titre des FFI d’une citation à l’ordre du régiment, à titre posthume. »   Jean MEYER Jean Meyer naît à Strasbourg le 5 février 1925. Il entre aux Éclaireurs de France dès l’âge de sept ans comme louveteau puis devient éclaireur à la troupe de l’Éléphant Blanc. Le 3 septembre 1939, Strasbourg est évacué de tous ses habitants. A la différence de la plupart des réfugiés strasbourgeois qui sont accueillis dans le Périgord et ses environs. Jean et sa famille rejoignent le Puy en Velay où son père avait eu «l’intelligence de prévoir le pire en louant, début 1939, un appartement de 4 pièces au Puy en Velay (Haute-Loire) ou, plus exactement, à la Renaissance, commune de Chadrac». Dès l’automne 1939, Jean et ses soeurs rejoignent le scoutisme local, ses soeurs à la Fédération Française des Éclaireuses (Section neutre) et lui aux Éclaireurs de France («Comme à Strasbourg»). Il y devient très vite chef de patrouille puis meneur de troupe. C’est par ses relations avec les E.D.F. lyonnais que Jean va découvrir la figure du général de Gaulle et les premiers journaux clandestins et commencer à diffuser clandestinement ces journaux. Son père et sa mère sont, de leur côté, en relation avec des Résistants ou des Britanniques parachutés dans la région du Puy. La famille est prévenue d’une rafle imminente par un officier de gendarmerie et se réfugie à la campagne. Il rate son premier baccalauréat (fin de classe de première) et explique cet échec par la formule « J’avais plutôt des armes que des livres dans ma table de nuit au dortoir !». Il va suivre des cours de rattrapage auprès du curé de Paulhac et obtenir son premier bac. Fin 1943, les membres de la famille Meyer reçoivent leurs faux papiers. Ceux de Jean le rajeunissent d’un an avec déplacement de sa date de naissance au 5 février 1926, ce qui lui interdit de sortir avec sa soeur qui elle garde sa date de naissance véritable – 9 avril 1926 -. Inscrit depuis la rentrée de septembre en classe terminale littéraire au lycée catholique de Brioude dirigé par un Jésuite, Jean va subitement être transféré à Saint-Chamond à l’Institution Sainte-Marie dirigée par un Mariste, l’ambiance commençant «à sentir le roussi» et la menace s’accentuant sur lui. Pendant ce temps, sa famille recherchée par la Gestapo quitte Le Puy et s’installe à Ceyssac, à huit kilomètres dans une maisonnette de jardin. Son oncle, sa tante et sa grand-mère sont arrêtés en juin 1944. Pour lui, la menace se rapproche. Ses parents le placent comme valet de ferme chez des paysans. C’est de cette ferme qu’il descend rapidement au Puy afin d’informer la Résistance du nombre de véhicules allemands qui montent attaquer le maquis et qu’ils voient passer. C’est à Ceyssac qu’il va vivre la Libération le 19 août 1944. Il s’engage comme volontaire dans les Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) formés d’anciens maquisards le 16 août 1944. Il a 19 ans. Il fait les campagnes du Centre, du Doubs, d’Alsace et d’Allemagne en tant que 2ème Classe. Aux F.F.I., son premier chef de section est l’aspirant Paul Auriol, fils du ministre et futur Président de la République et par ailleurs éclaireur de France. Par hasard, quelques jours plus tard, sur la Place du Breuil au Puy, il rencontre Ric Hemmendinger, éclaireur de France à Strasbourg dans le même groupe que lui, avant la guerre, qui surveille un groupe de soldats allemands prisonniers. Ric lui demande alors, tout simplement, s’il ne veut pas entrer dans son unité pour remplacer son chargeur de fusil-mitrailleur qui vient d’être tué. Il accepte. L’unité F.F.I. porte le nom de «1er Bataillon André – demi B» Il fait   les campagnes du Centre, du Doubs, d’Alsace et d’Allemagne en tant que 2ème Classe et est démobilisé le 31 août 1945.  

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