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1942 : Yves GILOUX, L’éclaireur de France oublié du Mont-Valérien

Documents retrouvés par Henri-Pierre Debord

Le 28 août 1943, le Tribunal de guerre allemand condamne dix-neuf Brestois à mort «pour actes de sabotage et de terrorisme contre les troupes d’occupation allemandes». Le 17 septembre 1943, ils sont fusillés au Mont-Valérien, forteresse où ont été massacrés plus d’un millier de résistants et d’otages. Parmi eux, Yves GILOUX, né le 15 décembre 1921, «chef de Troupe» Éclaireur de France à Brest.

La forteresse du Mont-Valérien est devenue le haut-lieu des martyrs de la Résistance et le Mémorial de la France Combattante. Depuis 2003, une cloche, œuvre de Pascal Convert, porte le nom de 1008 fusillés en ce lieu mémoriel. Mais pas celui d’Yves GILOUX et de 9 de ses camarades F.T.P.F.

Par contre, son nom figure bien au «Livre d’Or» des Éclaireurs de France.

Fils de Charles et Anne-Marie Giloux, instituteur et institutrice, Yves Giloux est étudiant en 1940. Sous l’occupation, il poursuit des études par correspondance à l’école des Travaux Publics de Paris. D’août 1940 à septembre 1941, il effectue son stage d’examen au sein de l’entreprise S.Zeno de Brest. A partir de septembre 1941, il travaille aux Ponts et Chaussées au service de relevé cadastral.

Il adhère la même année au Parti Communiste Français clandestin dont il diffuse la presse. Versé en 1942 aux Francs-Tireurs et Partisans-France (F.T.P.-F), il devient rapidement chef de groupe et participe à de nombreuses actions contre l’occupant.

Devenu officier des FTP, il vit son action s’étendre à tout le Finistère. Il est arrêté à Nantes le 1er janvier 1943, le jour même où il devait être désigné responsable départemental. Torturé par les policiers français, livré aux Allemands et à nouveau torturé, il est condamné à mort par le tribunal allemand le 28 août 1943.

Yves Giloux est inhumé dans le carré des fusillés du cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Il a été reconnu Mort pour la France le 18 novembre 1947.

Son nom a été attribué à un groupe d’action qui se reforma dans les mois suivant sa mort, puis à un bataillon F.T.P en 1944 dans le centre Finistère. En 1960, à titre posthume il est décoré de la médaille de la Résistance française et de la Croix de guerre 1939-1945, avec étoile d’argent.

Une rue porte son nom à Lambézellec depuis octobre 1945 ainsi qu’un square à Saint-Marc depuis le 6 juillet 1984 où la stèle en hommage aux 19 résistants FTP brestois fusillés au Mont-Valérien a été érigée.