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1944 : René ÉVRARD, Éclaireur de France, chef de maquis

Né en 1920, René Evrard, retraité de l’Éducation Nationale, romancier, illustrateur, est né en 1920 en Alsace, dans une famille ouvrière. Élève de l’École normale de Colmar en 1939, il est replié avec cet établissement en Aquitaine (Aiguillon – Lot et Garonne) à l’entrée des troupes Allemandes en Alsace.
Après l’armistice, il est incorporé dans les «Chantiers de Jeunesse» dans le Puy de Dôme, refuse de suivre une formation à l’École d’Uriage et est démobilisé en décembre 1940.
Il rejoint les EDF à Toulouse où il est très vite mis en contact avec Marcel Petit, directeur de l’école vétérinaire, membre du réseau de résistance «Prunus» dénoncé, arrêté, torturé et déporté à Buchenwald puis à Dora.

Après une affectation d’un an aux Éclaireurs de France, il est affecté au cours complémentaire de Vialas-en-Cévennes. Il refuse la domination allemande et organise la Résistance dans une zone à cheval entre la Lozère et le Gard, et participe à la libération de ces deux départements. À la fin de la guerre, il rejoint, avec son épouse et ses enfants, son département d’origine où il reprend ses fonctions d’enseignant. Du besoin ardent de rendre témoignage de ce que fut, dans sa réalité quotidienne, la résistance spontanée et instinctive du petit peuple cévenol est née, grâce à l’amitié d’Aimé Vielzeuf, cet ouvrage : Comme le scorpion sous la lauze

Sources :
– Catalogue de la B.N.F.
– 
http://www.midilibre.fr/2012/08/11/disparition-de-rene-evrard-ancien-chef-du-maquis-des-bouzedes,546769.php

Disparition de René Evrard, ancien chef du Maquis des Bouzèdes

«Place de la bibliothèque à Vialas, Bernard Vignes, le maire, a dévoilé une plaque commémorative en hommage posthume à René Evrard, ancien chef de la Résistance du secteur qui vient de décéder dans son Alsace natale où il a partagé sa vie avec Vialas.

Cette vie fut un incessant va-et-vient entre ces deux pôles de son existence.

Le 31 décembre1941, il débarque en gare de Génolhac pour rejoindre à pied, par un chemin mal carrossé et par grand froid le poste d’instituteur à l’école de Vialas sans imaginer que le destin va sceller le sort de sa vie à ce petit village perdu.

Il y épouse la fille du Père Nicolas, le cordonnier. Aux enfants du pays il enseigne de nouvelles matières, la gymnastique, le chant, la musique, le dessin, la peinture mais aussi l’allemand ce qui en cette période trouble lui vaut un accueil méfiant.

Heureusement, ses collègues sont opposés au régime de Vichy et son sentiment de revanche après ce qu’il a vécu en Alsace occupée stimule son désir de liberté et son esprit de résistance. Il commence dès lors, à enseigner aux jeunes gens du village les préceptes humanistes qui ont forgé sa personnalité.

Il mène une véritable action de résistance ; au moyen de tracts, il informe la population des mensonges de la propagande, il fait en sorte que l’espoir ne meure pas, il donne asile aux réfractaires du Service du travail obligatoire (STO), aux syndicalistes menacés. Il structure, sécurise et ravitaille son refuge des Bouzèdes qui devient l’Unité 2711 des Francs-tireurs partisans français (FTPF). Il est promu lieutenant et prend le pseudonyme de Raoul Bastien. L’armée de l’ombre de Vialas est née.

Avec la complicité de la population, ils ont aidé de nombreuses familles de juifs à fuir les SS, les miliciens et les gendarmes qui les pourchassaient. En juillet 1944, René Evrard poursuivant ses missions relayées par l’État-Major des FTPF, a convaincu plusieurs escouades de soldats arméniens prêtes à déserter, de rejoindre son groupe avec armes et bagages. Ils purent renforcer l’Armée de l’ombre stationnée maintenant au Château Crèche à Vialas d’où ils assurèrent des missions de surveillance et participèrent ensuite à la libération de Villefort et à la bataille de Concoules empêchant les Allemands de rejoindre Alès.

Pendant toute cette période, Vialas par sa générosité, sa solidarité et son humanisme, a sauvé une multitude des personnes qui ont été cachées, aidées, nourries et protégées. L’année 1945 a vu le regroupement de l’Unité 2711 à Pont-Saint-Esprit et René suivit avec son épouse et ses deux enfants. Mais, Serge, le second tomba gravement malade et René démissionna de la première armée.

Il repartit à Vialas puis en Alsace où il s’installa définitivement. L’histoire de ce témoin actif de la Seconde Guerre mondiale rejoint l’histoire.

De 1945 à 1975, il a vécu une vie de droiture et de labeur ; 17 ans instituteur à Heguenheim puis 13 ans à Pfastatt, actif dans la vie associative. Pendant toutes ces années, il a consacré ses vacances à Vialas, à ses amis. La suite de la cérémonie se déroula à la Maison du temps libre en présence des cendres du défunt et d’un coussin de médailles. C’est André Platon, ancien maire et ancien résistant qui vient d’évoquer sa vie en ces termes ».