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1960 – 1961 : Outre-mer, ça se complique…

 

… mais le moral reste bon !

 

En 1960, les activités de l’EROM continuent, comme en atteste le volumineux courrier échangé pour la préparation et le suivi des caravanes et des séjours. Les E.D.F. agissent, en métropole, en relations avec les CEMEA et la Ligue de l’Enseignement et, sur place, avec les Éclaireurs d’Afrique et la Fédération du Mali.


Le rapport final rappelle les objectifs de l’équipe et les méthodes de travail proposées. Le dépouillement de 80 fiches d’inscription de 1960 semble intéressant :

– les âges : 75 % se situent entre 21 et 27 ans, la majorité autour de 24 ans ; quelques « anciens », en général animateurs, et quelques « petits jeunes » entre 17 et 20 ans ;

– les sexes : les filles sont majoritaires à près de 60 % ;

– les activités : près de la moitié (44%) sont enseignants ou préparent une carrière de professeurs. À noter un petit groupe d’élèves de l’ENSET ou d’élèves professeurs d’éducation physique ;

– les engagements : à côté de 35 EDF, forte présence des F.F.C. ou des CEMEA et quelques ajistes (surtout membres de la FUAJ). Quelques membres d’autres associations de scoutisme (E.I., S.D.F., E.U.) ou proches (Cœurs Vaillants, Âmes Vaillantes, JEC), plusieurs syndicalises étudiants, et deux Amis de la Nature. À noter qu’un tiers n’indique aucun engagement dans une association ou un Mouvement.


Quelques lettres traduisent une certaine inquiétude, compte tenu de l’évolution constatée, mais le « discours » prononcé par le représentant de l’EROM à l’occasion de l’assemblée fédérale des Éclaireurs d’Afrique, complété par une « lettre à un ami », semble prouver que l’ensemble est sur le bon chemin.


Les activités, comme prévu les années précédentes, sont organisées lorsque c’est possible autour de thèmes dont certains sont nouveaux : les rapports correspondants évoquent successivement les stages « éducation populaire », « archéologie » devenu « zoologie »,  « enfance inadaptée ».


Dans certains cas, des difficultés, quelquefois de dernière heure, apparaissent et nécessitent et nécessitent des adaptations : c’est ainsi que le séjour prévu à Bambilor au Sénégal ne peut avoir lieu car « les E.D.A. et CEMEA en opposition ou mésentente avec le gouvernement sénégalais ne travailleront pas avec nous » ; de retour à Bamako, le groupe rejoint à Sotuba un « centre de rééducation sommaire pour jeunes délinquants mineurs », puis à Nienebale un centre agricole « recevant des jeunes sans travail pour en faire des cultivateurs qualifiés ».


Et les événements « politiques » interviennent également, en particulier lors de la rupture des relations entre le Sénégal et le Soudan en août, entraînant quelques problèmes pour le rapatriement des membres du groupe.


Plusieurs documents nous ont semblé intéressants :

– quelques extraits du rapport final,

– une circulaire de la Fédération du mali, République Soudanaise, rend compte d’une réunion organisée le 5 mars « dans le bureau du Président du Gouvernement de la République Soudanaise » en présence de plusieurs responsables (donc à un haut niveau), concrétise la collaboration entre nos Mouvements et l’État Soudanais,

– une fiche présente les stages pris en charge par les E.D.F. à côté des autres organisations, CEMEA, F.F.C. et Ligue de l’Enseignement, dans le cadre d’un programme de formation de cadres, dans les États d’Afrique Noire et de Madagascar et en France,

– les pages du rapport racontant… les péripéties du rapatriement fin août,

– et la lettre écrite à Charles Boganski le 21 août par le responsable de la caravane concluant quand même… « le moral des troupes est bon ».