Son départ est annoncé dans le D.T. (organe de l’association des anciennes F.F.E.) de l’été 2018.
« Maïté Baillard, ancienne Commissaire Internationale de la F.F.E. pendant de longues années, est décédée le 13 mars 2018 à l’âge de 92 ans. Son totem était “ Castor ”. Dans les années 36 ou 37, Maïté représentait la F.F.E. au Bureau Mondial, en alternance avec Madame de Keraoul pour les Guides de France, et Madeleine Beley.
Maïté avait été aussi présidente de la Nef, foyer d’accueil de la F.F.E. et des Guides de France, qui accueillait des guides et des éclaireuses aînées, des cheftaines et commissaires de passage à Paris. Ce foyer avait été installé rue de Richelieu, dans l’ancien secrétariat national de la F.F.E., quand celle-ci a déménagé rue Ampère. »
Maïté Baillard a également été une des figures marquantes de la création du « nouveau Mouvement » des Éclaireuses et Éclaireurs de France, celui qui existe aujourd’hui, avec Denise Joussot, également responsable nationale de la F.F.E. section Neutre, en particulier lors des discussions menées, en parallèle avec Jean Estève, Commissaire général de la nouvelle association, avec le scoutisme féminin au plan international. Ci-après un passage la concernant sur cette épisode.
1963 : la pédagogie internationale du Mouvement commun
Commissaire internationale de la F.F.E. et Commissaire de la section Neutre, Maïté Baillard a assuré la responsabilité de relations internationales pour le « nouveau Mouvement », en particulier auprès de l’Association Mondiale des Guides et Éclaireuses ; dans ce cadre, elle nous en donne ici un témoignage, extrait de la plaquette consacrée à Jean Estève.
« Orly, mars 1963 : je vais, avec Jean Estève, présenter à Londres, à « Dame » Leslie Whateley, Directrice du Bureau Mondial de l’A.M.G.E., les propositions et le schéma du nouveau Mouvement des Éclaireuses & Éclaireurs de France, auquel les responsables de la section neutre de la Fédération Française des Éclaireuses, dissoute, les Éclaireurs de France et les Éclaireurs Français, sont en train de travailler. J’ai rencontré Jean Estève en 1961, et nous avons participé à de nombreuses réunions de travail, au cours desquelles j’ai pu apprécier, d’une part, la clarté d’esprit de Jean, sa capacité de synthèse et, d’autre part, son esprit d’écoute à ses différents interlocuteurs.
Dans l’avion, nous mettons au point le déroulement de notre présentation. Dame Whateley a déjà été informée de nos projets de création d’un Mouvement mixte, mais il faut lui présenter et lui expliquer ce que sera ce nouveau Mouvement. Jean Estève, à son habitude, écoute attentivement le préambule de Dame L. Whateley, qui précise la position de l’A.M.G.E. où l’on commence à voir éclore des mouvements mixtes dans différents pays : l’A.M.G.E. veut préserver l’autonomie des jeunes filles et jeunes femmes dans cette nouvelle éducation mixte.
À tour de rôle, nous exposons l’état d’avancement de nos travaux. Jean se montre très soucieux de respecter cette autonomie féminine et précise bien qu’il ne s’agit pas d’une absorption de la section neutre de la F.F.E., mais de la création d’un nouveau Mouvement commun, où chacun sera à égalité. Il est rassurant, persuasif, s’appuyant sur nos discussions préalables tant sur le plan pédagogique qu’idéologique, confirme qu’il ne faut pas hâter le processus et que des rencontres successives doivent permettre des changements de structures et de mentalités, dans un esprit de mutuelle compréhension.
Je pense que notre entretien a été fructueux. Jean a su convaincre Dame Leslie de son souci de maintenir la présence active de membres féminins de ce nouveau Mouvement des E.E.D.F. au sein de l’A.M.G.E. Ses explications ont été claires et précises. Il ne s’est pas montré impatient d’aboutir vite mais, au contraire, a insisté sur le temps nécessaire à la mise au point de notre création. »