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2018 : l’adaptation au handicap : et demain ?

 

d’hier à aujourd’huiet maintenant… et demain ?

 

 

Résumé d’une intervention lors de la « journée de la mémoire du scoutisme laïque » le 24 novembre 2018

D’hier à aujourd’huiet maintenant… et demain ?

 

Jean-Yves Talois,

Membre du Comité Directeur des E.E.D.F.

 

Je reviendrai quelques instants sur la fin du propos de Yvon Bastide, propos qui questionne le lien à la famille, à l’école, au « monde éducatif » au sens large ; j’ai entendu parler pour la première fois des E.E.D.F. en 1974 au travers d’une annonce, à l’École Normale d’Instituteurs à l’époque, pour un stage « Enfance inadaptée » préparant à des séjours vacances pour « déficients intellectuels », donc organisé par les E.E.D.F.… à St Clément, sous la patronage d’un Inspecteur Général de l’Instruction Publique.

Le lien, la complémentarité  avec l’école, du scolaire à l’extra scolaire, est alors situé ; notre action est reconnue alors comme contributive à celle du service public d’éducation, au côté de la famille et du secteur médico-social, des « établissements spécialisés ».

 

Évolution du cadre, de la perception, évolution de la demande et des besoins :

En fait, jusqu’aux années 60, la législation ne permettait pas « d’admettre » dans les colonies de vacances les enfants présentant une anomalie ou une infirmité psychique :  « les colonies de vacances sont l’œuvre d’institutions qui, sous la responsabilité d’un personnel qualifié, accueillent des enfants sains. » (décret du 19/11/1963) ; « pour être admis dans une colonie de vacances tout enfant doit être pourvu d’un certificat du médecin scolaire attestant que son état n’est pas incompatible avec un séjour dans la collectivité considérée, en raison d’une affection exigeant des soins ou un régime alimentaire spéciaux, ou en raison d’anomalies, d’infirmités d’ordre ostéo-articulaire, nerveux, psychique ou sensoriel. » (décret du 20/11/1963). Cependant, dans les années 50, les E.D.F. avaient mis en place un camp à destination de garçons hospitalisés à St Alban en Lozère, sous l’égide du Dr André Haïm, psychiatre, membre de l’équipe nationale Extension : nous étions bien précurseurs « capables d’exception » !

Un arrêté de juillet 1966 autorise les établissements spécialisés à effectuer des transferts. Ce n’est qu’avec la loi d’orientation de 1975 que la ségrégation introduite par la notion « d’enfants sains » va disparaître.

Progressivement des circulaires du secteur médico-social vont insister sur l’évolution des pratiques… qui avaient souvent précédé les textes : « Comme leurs camarades valides, les enfants et adolescents handicapés ou inadaptés doivent pouvoir pratiquer des activités nouvelles, dans des cadres de vie privilégiés. » (circulaire du 18/12/1980). C’est dans ce contexte que s’est développé aux E.E.D.F. le secteur des « vacances adaptées ».

Évolution de l’image, évolution de textes autorisant les transferts d’établissements (installation temporaire de jeunes handicapés avec leur encadrement habituel hors institution habituelle), les vacances  hors institution de jeunes présentant un handicap.

Notre action a alors concerné très majoritairement des jeunes puis des adultes en situation de handicap mental, personnes pour lesquelles la demande est vite apparue la plus forte, les recherches de réponses indispensables.  Action également vers les jeunes sourds, déficients auditifs ; création de l’association « LEJS, Loisirs Éducatifs de Jeunes Sourds » et partenariat avec le groupe de l’INJS à Paris.