1961 : un Cappy Commissaires

Sam04Fév201216:40

1961 : un Cappy Commissaires

Index de l'article

...à Boulouris, le premier d'une nouvelle série pour les échelons "territoriaux"

 

(Extrait de "Cent ans de laïcité dans le scoutisme et l'éducation populaire")

 

Quelqu’un ayant (fort justement) fait remarquer que l’échelon local, l’échelon de fonctionnement le plus important du Mouvement, était le seul à ne pas recevoir de formation programmée, l’équipe nationale décide en 1961 de relancer les « Cappy-Commissaires » qui, aux bons vieux temps des E.D.F. et de Cappy, s’adressaient aux échelons dits territoriaux (provinces, districts, etc…).

Une équipe, animée par Pierre Bonnet et Eugène Bourdet, se charge d’en définir le contenu en fonction des besoins inventoriés, et de trouver des « animateurs » pour chacune des rubriques abordées. C’est ainsi que la « seizième période » - en réalité, la première d’une nouvelle série – reçoit à Boulouris, en août 1961, une trentaine de responsables des groupes ou de départements.

Détail à remarquer : les animateurs sont en "uniforme", foulard (de Cappy pour la plupart) compris.

 

Les participants et l'équipe d'animation :

 

 

Quelques animateurs : Eugène Bourdet et Pierre Bonnet

 

 

"Source" Badoux et René Duphil

 

Le programme, articulé en courts exposés « théoriques » suivis de questions et de discussions, mêle aussi naturellement que possible les informations concernant les « grands » principes et les recettes concernant les « métiers ». Survol rapide du programme de 1961, amélioré par la suite :

 

Le Mouvement :

-       Scoutisme et mouvements de jeunesse, les sociétés de jeunes…

-       Les structures E.D.F., l’administration E.D.F.

-       La position actuelle des E.D.F.

-       Scoutisme et loisirs éducatifs, nature et camp, les E.D.F. école de militants

 

Le groupe local :

-       Métier de chef de groupe, le conseil de groupe, le calendrier du groupe local

-       Le local de groupe, l’organisation de la fête de groupe

-       Recruter et conserver les cadres

-       Rayonnement du groupe local et du Mouvement, une opération « rayonnement »

-       Les rapports avec les administrations

 

Les branches :

-       Le responsable de groupe et les branches

-       Actualités des branches : Louveteaux, Éclaireurs, Route, Extension

-       Les investissements : un cantonnement Louveteaux (Saint-Auban)

 

(Quelques-uns de ces "topos" sont présentés en pages suivantes. Nous avons sélectionné ceux qui concernaient l'animation et écarté ceux qui traitaient de l'administration ou du fonctionnement du Mouvement)

 

Vaste programme, auquel il faut ajouter quelques ateliers et chantiers et la préparation d’une veillée finale… le tout étant, bien entendu, couronné par la délivrance d’un « brevet de chef » signé du Commissaire général et contresigné par la griffe du Fondateur. Lequel brevet donne droit au port d’insignes spécifiques…

 

 


 

 

Question évoquée au Cappy Commissaires, à la demande de nombreux participants :

 

Plusieurs des sujets évoqués abordent une question qui, par la suite, sera traitée en tant que telle : le bénévolat (et son corollaire, le rôle des salariés du Mouvement) et le militantisme… Nous reprenons ci-après, à titre d’exemple,  les éléments d’un débat ouvert lors de cette première session.

Le bénévolat : il se définit couramment comme la participation aux activités sans rémunération d’aucune sorte, et il est courant – et considéré comme « normal » – de demander aux cadres de payer leurs camps. Cette définition n’est pas mise en cause sur le fond, mais une réflexion s’ouvre sur ses limites : ne risque-t-elle pas d’écarter de nos activités des jeunes cadres à qui leurs moyens financiers ne permettent pas ce choix ? Autrement dit, ne risque-t-on pas, en particulier dans les régions socialement défavorisées, de condamner notre scoutisme à un recrutement exclusivement « bourgeois » ? Cette critique, qui a d’ailleurs été formulée par certains milieux, interpelle certains responsables territoriaux – et, en particulier, des responsables de groupes locaux. Plusieurs étapes vont marquer cette réflexion en commun : peut-on sortir de la définition classique et accepter de prendre des responsables « au pair » ? peut-on aller jusqu’à indemniser certains ? Est-il normal que des responsables soient salariés par le Mouvement ?

Sur ce dernier point, la réponse est… historique. La plupart des « grands chefs » qui ont accompagné la vie du Mouvement depuis sa création étaient des salariés : André Lefèvre le premier, mais également René Duphil, Pierre François et quelques autres. Leur salaire était financé par le budget de l’association, issu de ses ressources propres et des subventions de l’État. Celles-ci étaient de deux natures : participation directe au budget national, mais également mise à disposition de fonctionnaires de l’Éducation Nationale. Un certain nombre de responsables nationaux, depuis 1945, entrent dans cette dernière catégorie. La période où le Mouvement a disposé du plus grand effectif ainsi financé est celle qui a suivi immédiatement la Libération, avec une conséquence peu de temps après : lorsque l’État s’est résolu à faire des économies, ces moyens ont disparu, et nombre de ces « instructeurs techniques » ont été licenciés, Jacques Pecnard, dessinateur jusqu’alors salarié, en a témoigné dans la plaquette consacrée à René Duphil :

Le principe de la participation de la collectivité nationale résulte de l’idée que nos Mouvements disposent d’une sorte de « délégation de service public » pour exercer leur activité éducative. C’est d’ailleurs pour la même raison que les créations de lieux d’accueil et d’activités, très fréquentes dans ces années, sont également aidées. Les E.D.F. n’étaient d’ailleurs pas les seuls à disposer de ce type d’aide : par exemple, Émile Guillen, ancien chef de Cappy, responsable de services vacances à la SNCF, disposait, lui aussi, de « mis à la disposition ».

Questions subsidiaires, importantes dans certaines périodes de crises : des salariés de ce type ne risquent-ils pas d’imposer leurs vues, voire leur « culture » (en l’occurrence, celle du corps enseignant dont ils sont issus) ? Autrement dit, peut-on être, à la fois, honnêtement, salarié et militant ? Le terme même de bénévole peut s’interpréter sans contenu obligatoire de gratuité : il signifie, avant tout, « vouloir bien », c’est-à-dire faire, personnellement, un choix de participation. Le militantisme va un peu plus loin, à partir de son origine latine quelque peu… guerrière : il traduit une volonté d’agir pour une cause, en l’occurrence celle du Mouvement, donc également un choix. Et ces choix – celui du bénévolat comme celui du militantisme - peuvent concerner aussi bien des membres qui font cadeau de leur temps et de leur argent que des jeunes indemnisés ou des permanents qui ont décidé de consacrer leur activité professionnelle – quelquefois au détriment de leur carrière ou de leur famille – à l’association. Même si cette conclusion n’a pas toujours été du goût de tous, elle s’est progressivement imposée car elle traduisait une réalité.

Le fait d’évoquer ce genre de sujet, dans un « camp-école » de responsables territoriaux, donne un excellent exemple de la réflexion à partir du réel qui caractérise le Mouvement tout au long de cette période.

 

 


 

Scoutisme et Mouvements de jeunesse (Eugène Bourdet)

 

* La jeunesse :

 

- 6 à 18 ans : 11 millions en 1970 en France

- âge EDF : environ 12 millions

 

* Le Mouvement de jeunesse :

 

- Réponse à une révolte

- 1840 YMCA, Jugends

 

Caractères :

- opposition des générations,

- éclatement familial (travail),

- problèmes métiers,

- refus du monde, remise en question,

- regroupement de jeunes,

- évasion, plein air, romance,

- affirmation de soi

..... RUPTURE

 

* Le scoutisme :

 

1. Romance :

- évasion (dangers),

- activités curieuses, aventures

 

2. Vie communautaire :

- la bande

- idéal social (article 1) commun / affirmé par chacun (engagement)

- objectifs réalisables : actions, aventures enthousiasmantes,

- règles de vie : loi = Constitution, forme originale, propre aux jeunes,

- rites (ésotérisme) : uniforme, signes, traditions,

 

3. Profit individuel :

- expériences (prise de risque),

- responsabilités réelles,

- épanouissement,

- initiations successives

 

4. Contact avec adultes :

- "canaliser" = transition vers vie réelle

- adultes nombreux mais discrets : AIDER - GUIDER - INSPIRER  REDRESSER : NE PAS DIRIGER

- pratiquement : au sein de SOCIÉTÉS DE JEUNES, minimum d'adultes au contact des jeunes et des jeunes cadres,

- associer les jeunes aux divers échelons (résolutions d'Angoulême)

 

Conclusion :

- voir les jeunes tels qu'ils sont (B.P.),

- leur faire confiance : leur donner des responsabilités,

- proposer des objectifs concrets (besoin d'action),

- proposer un idéal, collectif et individuel.

 

 


 

Le scoutisme (Jean Estève)

 

Ni définition (aspects multiples), ni tableau détaillé : dégager quelques traits généraux fondamentaux

 

* Le plein air :

Dès l'origine (B.P.) en Grande-Bretagne en cours d'industrialisation : réaction

 

* La vie communautaire :

Réaction contre l'individualisme.

Longtemps seul Mouvement "communautaire"

"Société de jeunes"

 

* L'affirmation de valeurs morales :

Morale universelle sans affirmation d'une métaphysique,

Porteur mais non rattaché,

Dignité de la personne, respect des hommes : valeurs de civilisation,

Le scoutisme ne peut signifier renversement

 

* Les 5 % :

La nature humaine n'est pas irrémédiablement perdue : courant pédagogique (J.J. Rousseau)

Faire pratiquer le scoutisme = faire confiance. Confier aux jeunes la gestion de leurs propres affaires.

 

* La pratique :

B.P. pas "penseur". faire du scoutisme = réaliser un certain nombre d'objets.

 

Ce qui fait le scoutisme, c'est la synthèse de tous ces traits originaux, la réunion en une seule activité humaine originale.

 

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Scoutisme et loisirs éducatifs (Eugène Bourdet)

 

Loisirs :

 

1908 : début d'une évolution "moderne".

Transformation de la vie humaine : machinisme, lutte ouvrières : possibilité de loisirs ouvriers.Temps libre en progression.

Problème : l'utilisation du temps de loisir, défini comme "ensemble d'occupations auxquelles l'individu peut s'adonner de plein gré pour se reposer, se divertir, développer son information, sous forme désintéressée ou par participation sociale volontaire, après s'être libéré de ses obligations professionnelles, familiales ou sociales".

 

Plan :

- scoutisme et loisirs : délassement et divertissement

- scoutisme et développement / enrichissement de la personnalité,

- scoutisme école de militants.

 

Scoutisme et loisirs :

 

1°- délassement :

 

Le jeune se fatigue beaucoup, physiquement et nerveusement : le scoutisme doit permettre le repos.

Moyens : vie naturelle, vie dans la nature, climat de confiance et sécurité.

 

Vie naturelle :

Pas question de revenir au "petit homme des bois" (BP)

Revenir à un rythme de vie naturel :

- le plus souvent possible au grand air : scoutisme = sorties

- le plus souvent possible en week-end : lever tôt, coucher tôt. pas horaires de vie normale, dormir beaucoup

- tenue simple et naturelle (sans choquer)

- nourriture saine, rations simples et équilibrées, cuisinées sur place

 

Vie dans la nature :

Sortir les enfants loin de leurs contraintes habituelles.

Trouver de l'espace - problème du camp. la colonie ne remplace pas.

En ville, deux efforts du milieu laïque : espaces vers sans gardiens, FFC et CEMEA : centres aérés et terrains d'aventures.

la nature n'est pas simplement un cadre où on passe. Milieu de vie, enfants chez eux, responsables.

 

Climat de confiance et sécurité :

Délassement nerveux. Attention aux chocs (nuit)

Apprivoiser le terrain en arrivant.

Connaitre les dangers (bois, baignade)

Cadres habituels.

 

2°- divertissement :

 

Sortir du "programme" scolaire.

Erreur du jeu scout transformé en une succession stérile de petits jeux. Risque de rester puéril.

Offrir climat d'aventure, hors des sentiers battus.

revenir à des techniques archaïques, artisanats.

Variété et repos psychique.

Camps non coupés du monde réel, de temps en temps camps "sauvages".

Aide aux C.P. pour fantaisie.

 

Le scoutisme doit être autre chose que l'école, l'atelier,...

mais n'est ni inaction, ennui - ni activisme

 

 

Scoutisme et développement :

 

Éducation permanente : profiter au maximum de toutes les sources de culture.

 

Notre scoutisme EDF a son mot à dire, d'abord du point de vue MÉTHODE ACTIVE

- pas scolaire : il faut donner l'envie d'en profiter

- essayer de faire le maximum pour l'éducation du caractère : ne pas se limiter aux techniques (face aux techniques de diffusion qui conduisent à une standardisation de l'homme)

 

1. Le scoutisme permet au jeune de se découvrir :

Pas de programme "moyen" : chacun à la recherche de lui-même, dans la nature / au contact des autres / au contact d'activités et techniques/ au contact mutuel des garçons et des filles.

Originalité : livre des brevets : pas catalogue restreint d'activités.

 

Contraire les gosses à se juger / habituer les gosses à être jugés par les autres.

 

2. Le scoutisme permet au jeune de s'enrichir :

- dans toutes les directions,

- à sa vitesse propre (ex : Extension),

- en faisant des essais : brevets, entreprises : nous refusons d'enfermer notre scoutisme dans des manuels

- par volonté d'achèvement: terminer ce qui est commencé,

- par compétence réelle (limitation du nombre de brevets)

- par maitrise de soi : sens de la discipline au cours des activités,

- par possibilités immenses de découverte du monde (voyages, information)

 

Développer le besoin qu'ont les gosses de grandir

 

3. Le scoutisme permet de multiplier les occasions de faire un choix :

- de son groupe : la patrouille - les entreprises et ateliers - respecter l'adhésion volontaire

- de sa charge et de sa responsabilité - rotation poste C.P. (anormal de rester C.P. 4 ans) - utiliser poste "président"

- de ses activités : choix de la façon de progresser (épreuves à options)

- de son dada,

- de son engagement personnel, avec l'aide des pairs,

Attention : danger de la recherche systématique de l'originalité. Le scoutisme, c'est un tas de choses infiniment simples.

 

Aider les jeunes à définir leurs propres choix

 

4. Le scoutisme permet au jeune de s'exprimer et de s'affirmer

- rare dans la société actuelle,

- dans les conseils - il ne faut pas jouer à la république ou au conseil municipal, les conseils réunissent tous les enfants;

Attention : importance de l'a discipline et de l'organisation. ne faisons pas de l'art dramatique.

Il faut faire sentir au jeune qu'il est responsable de lui-même.

Donner envie, c'est déjà la laïcité, hors de toute philosophie plaquée par la famille ou l'habitude (Raiders = idéal plaqué)

 

Éduquer des personnalités fortes tournées vers le service des autres.

 

Scoutisme, école de militants

 

Après la guerre, réponse à un besoin :

- résolutions d'Angoulême pour la branche Éclaireurs,

- réforme de la Route,

- "Sociétés de jeunes"...

 

Objectif : éduquer des hommes autonomes.

Mais constat : beaucoup d'adultes se désintéressent de la "chose" civique : être libres, mais aussi prêts à défendre la liberté.

 

Référence à B.P. : préparer de bons citoyens. Notre souci est de préparer une société différente.

 

On confond trop souvent éducation et instruction :

- maîtres jeunes, incomplets, classes nombreuses,

- pas d'éducation du citoyen,

- Armée : propre conception de l'éducation civique, pas tout à fait la nôtre,

- famille : pas de préoccupation de civisme.

 

Notre scoutisme doit essayer de compenser :

- apprentissage de la vie collective,

- découverte du monde adulte,

- éducation à l'engagement

 

1°- apprentissage de la vie collective : la société de jeunes :

- apporte un groupe où le jeune a choisi de vivre et de participer,,

- travail en équipe nécessaire,

- règle vie collective nécessaire, qu'ils auront mise au point eux-mêmes

Au sein du petit groupe, l'enfant peut être utile.

 

2°- découverte du monde adulte :

- les sociétés de jeunes ne doivent pas être fermées, pas trop de camps "sauvages". Au cours des activités les jeunes doivent découvrir la vie de leur pays, en commençant pas la commune, et aller à la découverte des hommes ; multiplier les contacts avec les adultes (après préparation par les cadres). Idem avec syndicats, partis, etc...

- il faut faire sentir la solidarité du peuple français avec les autres, les débarrasser des complexes du peuple civilisé et d'assistance. Plutôt coopération. Multiplier les contacts internationaux, les voyages, les échanges.

- proposer des actions : enquêtes, explo mais aussi service. le jeune n'a pas envie de faire la charité. Plus dans la ligne : aménagement d'uns tade, d'un local pour coopérative scolaire, terrain de jeux pour centre de vacances, chantier reconstruction, reboisement...

- que les jeunes se posent des problèmes : article premier : "conscients des problèmes sociaux..."

 

3°- éducation à l'engagement :

 

"... et soucieux de les résoudre"

 

- demander aux jeunes un engagement à leur taille.

Difficulté à se faire une idée : éducation du jugement, sens critique : laïcité

- suppose un entraînement à l'efficacité

Il faut beaucoup de temps pour changer quelque chose...

- suppose le sens de la générosité : B.A., services, etc...

 

Les engagements E.D.F. (dans les branches) sont des engagements au sein de la société des jeunes : contrat qui lie l'unité et le jeune et les cadres.

(Conséquence pour les parents, amis, anciens: rien à faire de la promesse)

Nous souhaitons que l'engagement vienne vite (dans les 6 mois qui suivent l'entrée dans le Mouvement) : envie de faire la promesse qui est un point de départ mais pas une fin en soi :

 

- donner envie de jouer un rôle civique : syndicats, partis, vie de la cité, mais aussi Mouvement

Pas pour tous, respecter la vocation de chacun.

"Préparer" et non "former" les jeunes.

 

Aboutissement : lutter pour un monde plus humain - sans obligation. Laïcité.

 

 


 

La position du Mouvement (Eugène Bourdet)

 

Double fidélité du scoutisme :

- s'adapter aux enfants tels qu'ils sont,

- adapter ces enfants à la société dans laquelle ils devront vivre.

Elle explique l'évolution.

 

Historique :

 

La position des EDF s'est singularisée dès l'origine. Née de la réunion des efforts de Gallienne, protestant, Bertier, catholique, Benoit, théosophe.

Tenant compte de la réalité française, ils ont proposé un scoutisme ouvert à tous.

 

Quelques époques spéciales :

- 1936 : Vieux Castor conçoit la nécessité du travail avec des jeunes du milieu ouvrier

- 1939-1944 : le scoutisme est interdit en zone Nord, nécessité de maintenir sans compromission

- 1944-1945 : les aprtis (SFIO et P.C.) ont demandé notre participation aux activités. En 1947, "la duperie du scoutisme" (Merville).

Position non équivoque.

Création CEMEA et FFC. Mises au point de G. Monod. Adaptation du Mouvement au besoin de l'éducation de la liberté (réveil), à la coéducation.

Objectif : offrir aux jeunes un Mouvement de scoutisme laïque commun aux filles et aux garçons.

 

Guerre d'Indochine - subvention aux écoles privées : nouvelles tourmentes. :

- indignation de la Route (Pierre Buisson) pendant la guerre d'Indochine - articles fracassants, ont fait du mal :ais restent l'honneur des EDF.

- sur l'école privée, le comité national proteste contre les attributions de subventions (unanimité, y compris Sar Ousmane). Départ de Bertier sur désaccord sur l'article premier (laïque), lien avec l'école publique, "communisme". Rejoint les Éclaireurs neutres.

 

Notre position doit être avant tout un témoignage :

 

- de ce qu'est la LAÏCITÉ : avant tout, l'amour des convictions des autres et non seulement le respect

Différent de tolérance = acceptation d'opinions politiques ou religieuses : respect des enfants qui nous sont confiés.

Volonté de préparer la pays à cet amour réciproque / volonté de progrès : de l'homme, une vision optimiste.

Pas une laïcité de dupes.

 

- de ce qu'est la COÉDUCATION : même au risque d'exclusion (OMMS)

 

- de ce qu'est l'EXTENSION : pas de la charité

 

- de notre travail vers les ADOLESCENTS : pas simplement du scoutisme, mais pour les jeunes

 

- auprès du GOUVERNEMENT : droit à la parole des EDF, une partie de la jeunesse française.

Prise de position de chef, service civique du Mouvement.

 

Évolution pédagogique :

- ne pas préparer des hommes des bois,

- préparer des citoyens au monde réel,

- préparer des personnes libres.

 

L'engagement de l'adulte :

Nécessité nette d'accord sur les principes EDF, les statuts, les méthodes. Pas obligatoirement de formule d'engagement ou de cérémonie.

 

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La prise de position (Jean Estève)

 

Au plan théorique, Mouvement de jeunesse - de scoutisme - coéducation - laïcité : Quid ?

 

Article premier :

- choix libre : la laïcité s'éclaire par la notion d'engagement,

- ouvert à tous... ceux qui veulent venir chez nous = ceux qui sont d'accord avec nos positions.

 

"Position" entraîne le respect des positions diverses sur un grand nombre de problèmes extérieurs : notion de respect des convictions respectables - sinon, nous nous embarquons dans un imbroglio.

Notre attitude est différente si adultes ou enfants : confiance dans l'enfant, précision avec l'adulte.

 

L'association n'apporte pas une conception du monde et n'a pas à prendre position sur tout. Elle est ferme sur une pratique "morale"

Pratiquement, deux dangers contradictoires :

- les EDF s'occupent des enfants et ça suffit,

- nos principes nous amènent à prendre position systématiquement.

les limites sont temporelles : les EDF sont une petite société dans la société contemporaine.

 

Prise de position sur le putsch des généraux : touche aux fondements - sur la torture : atteinte à l'intégrité morale de la jeunesse française.

 

C'est l'association qui prend position, pas le groupe local. Tout le monde est alors concerné (règle de discipline volontaire et de loyauté).

 

 


 

Les problèmes "actuels" (Jean Estève)

 

Sujet littéraire ? Exagération ? Réalité sociale ? Lutte de classes ? Non.

La jeunesse ne se limite pas à revendiquer des droits. Elle est pressée de sortir de la jeunesse, c'est peut-être le seul problème.

 

Passage vers la maturité adulte. Pas une catégorie sociale, mais un âge de la vie.

(Mystification, peut être intéressée, dans des conditions sociales bien définies : pouvoir fort s'imposant sur la masse : secrétariat d'État à la Jeunesse en 1940.

 

Problème : arriver au bout de la jeunesse... et de ses besoins :

 

* Il faut nourriture et santé

 

Pour la jeunesse française en 1961, plutôt trop de sécurité. On n'accepte plus que la jeunesse prenne des risques.

Première difficulté : l'encadrement. La possibilité de courir un risque a une valeur éducative. D'où succès de sports violents (parachutisme)

 

* Il faut une formation personnelle

 

C'est-à-dire enseignement et formation professionnelle

 

* Il faut une formation civique

 

Rien de fait. Deux jeunesses élevées séparément (Université, autres)

 

* Il faut une conception des loisirs

 

Loisirs "éducatifs" : notre apport EDF.

Réponse très acceptable au problème posé, en qualité mais très loin en quantité.

Notre insuffisance quantitative s'explique par la faiblesse de nos moyens : problème de la politique Jeunesse, différent du problème de la jeunesse.

 

Nouvelle série de problèmes : la politique Jeunesse.

Rapports État / mouvements.

Respect laïcité (confessions).

Finances.

 

 

 


 

Notre scoutisme : des "sociétés de jeunes" (Jeannine Badoux)

 

 

Le Mouvement est" dirigé" par des adultes

MAIS il veut essayer de faire des unités un monde à la mesure des jeunes

exceptionnel : opposition à la pédagogie actuelle, absence d'éducation à la liberté et de la responsabilité.

 

Idée finale : former des citoyens conscients

en définissant les moyens pédagogiques permettant d'amener l'enfant à son propres développement :

c'est le jeu des conseils : faire participer l'enfant à la vie de l'unité :

- à la meute : apprendre au louveteau qu'il peut dire son mot

- à la troupe : plus d'occasions en patrouille et en troupe. Point important : l'enfant peut donner son avis et il le sait

- au clan : caractère plus formé, participation réelle.

 

À côte des conseils d'unité, des conseils de responsables déblaient le terrain avant.

 

Objectif : apprendre à aller jusqu'au bout de la décision - coûte que coût !

 

Attention : il ne s'agit pas de donner une impression exagérée. Il s'agit d'un apprentissage personnel de la vie civique.

 

 


 

Le métier de chef de groupe (Pierre Bonnet)

 

Échelon essentiel - survie du Mouvement : prospecte, préforme, conserve les cadres, gère, éduque, recrute, fait connaître...

Travail à l'échelle humaine, en équipe : pas à se décourager

 

Métier de MILITANT - Trois fonctions : gestion / animation / rayonnement

 

* Gestion :  circulaires, cotisations, finances, subventions, rapport de groupe, matériel, investissements

* Animation : branches, conseil de groupe, camps, traditions

* Rayonnement : parents, amis, anciens (PAA) - festivités - information - représentation

 

Inquiétude : concilier militantisme EDF et vie professionnelle ou familiale.

La vie professionnelle se défend bien en général.

La vie familiale se défend moins bien.

 

Évaluation : 2 heures par semaine de travail :

- quotidien : préoccupations

- hebdomadaire : activités

- mensuel : conseil de groupe

 

Quelques conseils :

 

* Outils :

- planning : facilite le travail, à matérialiser, à donner aux membres de l'équipe de groupe

- carnet du chef de groupe : projection du planning (d'une année sur l'autre)

- classeurs

 

* méthodes :

- carbone

- travail un an d'avance (oublis)

- circulaires en 3 exemplaires

- travail en équipe : donner du travail (formation), transmettre "pouvoirs"

 

* Documents :

- brochures métier de chef de groupe

- bulletin d'information EDF

- revues

 

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Le conseil de groupe (Pierre Bonnet)

 

Cellule pédagogique vitale.

Se prépare le lendemain du précédent.

Au moins 4 par an. Idéal 1 par mois.

 

* Gestion :

- Passé : bilan matériel, camps, fin d'exercice

- Futur : cotisations, projet de budget, calendriers

 

* Animation :

- Passé : comptes-rendus camps et activités, rapport moral

- Futur : objectif chiffrés activités, passages de branches, calendrier, circulaires, plans de formation des cadres, motions au congrès régional, dates réunions

 

* Rayonnement :

- Passé : expériences

- Futur : films parents, réunions parents, amis, anciens, recherche locaux et lieux de camp, camp recrutement, journal local, ...

 

 


 

 

Le chef de groupe et les branches (Pierre Bonnet)

 

* Caractères : techniques variables mais méthode commune :

- des sociétés de jeunes,

- formation et développement de la personnalité,

- préparation en commun à la vie adulte

 

Trois aspects :

- formation individuelle,

- développement préparation de l'avenir,

- vie communautaire

 

Instruments :

- camps-écoles,

- revues,

`- assistants de branches

 

Dans ce cadre, rôle du chef de groupe ? social et pédagogique :

- rapports entre et avec les individus,

- défense d'une attitude (morale)

 

Rapports entre individus :

- intermédiaire entre responsables d'unités et assistants de branche

- organisateur : calendrier du groupe, calendrier des unités, réalisations de quelques activités communes (fêtes, relations adultes, ...)

Attitude difficile : le chef de groupe n'est pas le chef des unités, il les soutient...

- unité morale du groupe : traditions, méthode : conseil de groupe, empêcher "dictature"

- animateur de l'équipe de cadres : responsabilité de la programmation des formations

- rôle "diplomatique"  intérieur et extérieur. Jamais spécialiste ou technicien de branche.

Présence nette mais légère. Guide. Lien. Continuité - mais laisse agir...

 

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Les investissements de groupe (Pierre Bonnet)

 

Centre d'intérêt également pour parents, amis, anciens.

 

Plan d'investissement général : nation, région, etc...

Plan local :

- premier investissement : vitrine

- ensuite : permanence, foyer culturel (local d'activités), centre aéré, camp fixe à échanger

 

Solutions fréquentes : classes, baraquements, caves, greniers, etc...

On peut très bien faire vivre un groupe sans local...

Ne pas aller trop vite !

 

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Nature et camp (Pierre Bonnet)

 

Vie dans la nature : en régression mais serait peut-être plus nécessaire dan s l’époque : retour à un mode de vie naturel.

 

Le camp est un milieu privilégié

- L’enfant y est libre : possibilités de toutes les découvertes, de toutes les émotions, de se surpasser, de connaître ses limites, de s’affirmer, de se développer.

Plus d’interdits.

- Aboutissement de l’année scoute, jeu plein de la méthode scoute.

 

Double danger :

-   repliement : on se contente de la méthode scoute

-   décivilisation

 

Deux remèdes :

-   l’ouverture : ouvrir les camps (pas trop) – visites d’enfants du village, Maire (rayonnement) – sortir

-   ne pas pousser le décalage

 

Varier le rythme – introduire un peu de fantaisie

Retrouver le seuil du risque – se méfier du modernisme

 


 

Rayonnement du groupe et du Mouvement  (Yvon Bastide)

 

 

Définition :

Tout ce qui peut aider à faire connaître / faire apprécier / développer l’esprit, les méthodes, les activités du Mouvement – sans être ces activités elles-mêmes.

 

Deux aspects :

-   Groupe : groupe de parents, amis, anciens (P.A.A.)

-   Mouvement : "communication"

 

Expériences SDF / GDF : association d’anciens et amis – Cadre Vert

 

Pose le problème de l’utilisation des ADULTES dans le Mouvement. Double triptyque :

 

-   intégrés : commissaires, délégués

-   semi-intégrés : cercle d’amis - aide permanente

-   non intégrés : amis proprement dits – aide ponctuelle

 

-   parents : s’intéressent au Mouvement (pas uniquement à leurs enfants)

-   amis : choix de la laïcité, Mouvement commun de scoutisme laïque

-   anciens : retrouvent contact et ambiance

 

D’où intentions : "rentabiliser" le 50ème anniversaire (1961)

-   Groupe : création et animation groupe de parents, amis et anciens,

-   Mouvement : mise en place d’une politique de communication

 

 

Actions :

 

* Nation /région : fichiers / revues / brochures

Cette année (1961), fiches présentant des réalisations, questionnaire vers les parents

* Mettre en place équipes  "Rayonnement" à l’échelon régional ou départemental

Un assistant de "vieille ?" branche entouré…

* valable pour tous les échelons plates-formes :

En particulier groupe : un adjoint Rayonnement, délégué aux amis / anciens

Pas de groupe de parents et amis indépendant – si existe, l’intégrer

 

Quelques précisions :

-   pas de caisse spéciale P.A.A.

Caisse de groupe. Le délégué assiste au conseil de groupe et est tenu au courant. Précaution de forme, ne pas oublier de faire plaisir.

-   boule de neige à partir de groupes "parrains" pour création de nouveaux P.A.A.

-   possibilité de faire appel à des conférenciers.

 

Résumé :

 

Niveau groupe : parents, amis, anciens,

Niveau Mouvement : communication

 

Voir grand :

* répondre à un besoin de la jeunesse et du Mouvement :

-   originalité du Mouvement EDF

-   rôle civique dans la formation des cadres du secteur laïque

* utiliser la totalité de l’aide à attendre des adultes intéressés à notre esprit / nos méthodes / nos activités

* "vulgariser" l’idée de rayonnement – préoccupation non mineure

* centre d’intérêt 1961-1962 : opération rayonnement liée au 50ème anniversaire.

 

Suit une présentation d’une "opération Rayonnement" impliquant l’ensemble du Mouvement.

Exemple : réalisation de la plaquette du cinquantenaire, diffusée à l'occasion de la manifestation de clôture salle Pleyel.

 

 

 

 


 

 

Actualités branche Louveteaux (André Barniaudy)

 

Grand jeu de 8 à 11 ans - pas moins, pas plus.

 

Toile de fond : la jungle.

S'inspire de la loi et des personnages du livre de la jungle. Ce symbolisme répond au besoin de merveilleux.

 

Mais également préparation à la vie dans la cité.

 

Objectifs et principes sont les mêmes que pour les autres branches, les instruments sont originaux :

- enfants réunis sous la conduite discrète d'adultes : société d'enfants,

- coéducation (mixité) et encadrement mixte,

- loi, maîtres-mots,

- conseil de meute (continuité),

- "mieux",

- progression de l'individuel vers le social : entreprise, courte mais jusqu'au bout.

 

Difficulté avec éclaireurs : la sizaine n'est pas une patrouille, n'est pas un élément essentiel de la meute - pas de brevets et d'insignes.

 

Le responsable de groupe ne doit pas ignorer le louvetisme ou le fonctionnement des meutes : créer des meutes, connaître esprit et méthode.

Doit en suivre les activités et le programme :

- provoquer des réunions des des cadres et suivre leur formation,

- se soucier des besoins matériels des meutes,

- prévoir d'autres activités pour les responsables,

- organiser le passage des branches

 

Objectifs propres à la branche :

- solidité : premier rassemblement national à Clermont pour le 50ème anniversaire,

- expansion : jeux de recrutement, propagande, etc...

) challenge 61-62 : vie des oiseaux.

 

La méthode EDF est un tout, le louvetisme en est le début.

 

 

 


 

 

Actualités branche Éclaireurs (Jeannine Badoux)

 

 

* La méthode :

 

 

-   le « système des patrouilles » :

-   la patrouille doit être avant tout organisée, chacun y a une responsabilité,

-   la patrouille a une vie autonome et un plan d’action précis,

-   la patrouille donne à chacun les moyens de s’exprimer.

 

-   les brevets et les classes : options :

-   contact direct avec des techniques,

-   développement des possibilités et de la personnalité,

-   tout de suite livre des brevets,

-   preuves choisies par le jeune lui-même.

 

-   les entreprises :

-   possibilité d’éclatement des patrouilles dans un travail fini correctement,

-   le responsable ne dirige pas l’entreprise.

 

-   loi et promesse :

-   loi : cadre de comportement,  description d’une attitude avec adhésion et contrat,

-   promesse : point de départ et point d’appui.

 

-   coéducation :

-   jamais mixité,

-   suppose unités équilibrées par nombre et compétence technique,

-   activités communes si les conseils le demandent

-   en aucun cas compétition filles / garçons.

 

*  Les moyens :

 

 

-   les conseils :

 

1°- niveau patrouille et troupe :

Les jeunes s’expriment librement et prennent leurs responsabilités.

Éviter solution de facilité (meneur).

Ne pas juger l’activité à l’enthousiasme des participants.

2°- niveau responsables :

Exécutif : responsables + chefs de patrouilles

Législatif : le conseil de troupe.

 

-   la constitution de troupe : doit être concrète.

 

-   un organe de décision pour juger de l’application des principes : la cour d’honneur

 

-   la haute patrouille :

-   une patrouille dont le chef est le chef de troupe,

-   sert à l’entraînement,

-   n’est pas une patrouille ainée.

 

-   la vie au camp :

-   souci d’achèvement,

-   attention au confort matériel.

 

Suit une présentation des objectifs pour 1962, avec accent sur :

-   patrouilles « libres » et patrouilles « pilotes »,

-   formation des cadres,

-   une grande « affaire » (camp national des patrouilles pilotes),

-   contacts autres branches.

 

 


 

Actualités branche aînée (Charles Boganski)

 

Essai de langage commun.

Situation difficile, remise en question.

Diverses solutions : supprimer la Route, la maintenir et comment.

 

Actuellement 180 clans, 3300 garçons et filles. Un tiers d'éléments intéressants, un tiers en démarrage, un tiers de "profiteurs".

 

- insuffisance criante de cadres : métier difficile ! 38 assistants de branches, équipe nationale

- difficulté dans le milieu national : facilité, décervelage, vide patriotique

- poids du passé : "mouvement de jeunes" avec Pierre Buisson, décantation difficile, trop souvent vidé de sa substance : conformisme de l'anti-conformisme.

La démocratie est considérée comme du formalisme, la technique vidée de son sens.

 

À côté de ce "passif", noter un "actif" : la position du Mouvement sur la branche aînée : appui des réformes.

- âge passionnant, disponible, curieux

- accentuer expérience d'engagement du jeune vis-à-vis du clan et du clan vis-à-vis du Mouvement (contrat)

- moins de spécialisations, développement d'autres moyens (chantiers, travaux manuels, techniques plus précises, enquêtes)

- formation des responsables, stage deuxième degré

- autonomie mais appui adulte choisie

- la Route n'est plus uniquement une pépinière de cadres, elle a pour but la formation des individus

 

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Actualités Extension ("Érable" Lévy-Danon)

 

Enfance inadaptée : enfants qui ne parviennent pas à s'adapter à un milieu scolaire "normal"

700000 enfants et adolescents inadaptés.

 

Scoutisme d'extension : scoutisme "normal". Dignité, pas pitié.

Transitions : rencontres.

 

En 1952, 50 unités (internats, loisirs protégés)

Pas de méthode pour enfants inadaptés.

ceux qui peuvent comprendre finalement loi et promesse...

 

 


 

 

Un redémarrage "pédagogique"

 

Cette période de « Cappy Commissaires », reprenant, après une longue période d’interruption, le principe d’un « camp école » destiné aux responsables territoriaux, locaux ou départementaux, semble intéressante pour plusieurs raisons.

 

Tout d’abord, c’est la première fois, après plusieurs décennies d’interruption (le dernier « Cappy Commissaires » semble s’être déroulé avant la seconde guerre mondiale, en 1938 ou 1939) que des informations décantées, résumant l’actualité du Mouvement, sont apportées à ces responsables. Or plusieurs évolutions sont intervenues depuis une quinzaine d’années, et il n’est pas sûr qu’elles aient atteint tous les niveaux, alors qu’elles se situent pratiquement dans tous les compartiments du jeu : bien entendu, l’animation des branches mais, aussi et peut-être surtout, les positions du Mouvement, ses relations avec les pouvoirs publics, la règlementation en vigueur, les investissements, la gestion des groupes locaux…

 

Sur ce dernier point, par exemple, les choses ont grandement changé, et René Duphil, avec beaucoup de tact et de prudence, explique qu’il va  falloir ouvrir des comptes au nom de l’association et ne plus se contenter de mettre l’argent sur celui du chef de groupe… On n’en est pas encore à la comptabilité de groupe mais elle pointe son nez… Nous n’avons pas repris les topos correspondants, mais ils sont très explicites de ce point de vue : le Mouvement n’est plus une juxtaposition de bonnes volontés individualisées, mais doit se construire une personnalité « collective ». Au passage, il est précisé que c’est le Mouvement qui prend position, et non les groupes locaux…

 

Au plan général des principes, de nombreux topos reviennent, en insistant, sur les « dominantes » des dernières années – en fait, depuis 1947 : des sociétés de jeunes, l’importance des conseils et des entreprises, le rôle « citoyen » qui doit être celui du Mouvement à tous les niveaux. Même si esprit et méthode sont affirmés – jungle pour la branche Louveteaux, loi et promesse pour la branche Éclaireurs, service pour la branche Route -, tous insistent sur le fait qu’il s’agit de moyens et non de buts : le livre de la jungle est un cadre de jeu, la loi est la règle du jeu scout, le clan est une structure autonome… Il est évident que ces orientations pédagogiques sont présentées dans les stages de formation du premier degré (les « C.E.P. « ) et du second degré (les « Cappy ») mais que les responsables locaux n’ont pas toujours pris la dimension de l’évolution qu’elles représentent par rapport au scoutisme « classique » d’avant-guerre.

 

Les animateurs disposent tous d’une solide expérience de terrain : Eugène Bourdet a succédé à Henry Gourin comme responsable national de la branche Éclaireurs ; Pierre Bonnet était, jusqu’à une date récente, responsable de groupe dans l’Allier et vient d’être appelé à l’échelon national où il a la charge de  l’organisation des manifestations du cinquantenaire ; Jeannine Badoux est responsable régionale de la branche Éclaireurs en Provence après avoir été responsable d’unité ; Charles Boganski est responsable national de la branche aînée et organisateur des « Équipes Route Outre-Mer » (EROM) ; Andrée Barniaudy, ancien responsable Louveteaux en Provence, est responsable nationale de la branche et dirige un « Cappy Louveteaux » sur le même site…. Et une préoccupation de "rayonnement" - terme choisi pour éviter celui de "propagande" - commence à être évoquée, avec la participation de parents, amis et anciens qui sont appelés à donner un coup de main à tous les niveaux du Mouvement. Elle se concrétisera par l'édition de la plaquette du cinquantenaire, évoquée par ailleurs.

 

À noter qu’on chante beaucoup, surtout du répertoire scout et folklorique de William Lemit (qui participera à l’animation de l’une des sessions suivantes à Montry). Ateliers, enquêtes et préparation des veillées ou de l’opération « rayonnement » occupent le reste du temps. Le tout à Boulouris, en été, le long d’une côte qui donne plus envie d’aller se baigner que de se promener en uniforme et foulard…

 

Dédicace par Jean Estève du carnet de Cappy d'un des animateurs :

 


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