1940 - 1945 : René Duphil : Vichy et l'Occupation
1940 - 1945 : René Duphil : Vichy et l'Occupation
René Duphil, entré aux « Éclaireurs Gascons » dans les premières années du Scoutisme, raconte, dans les extraits d’enregistrements que nous avons sélectionnés, ce qu’ont été la vie et les actions des Éclaireurs de France pendant cette période.
Nous avons également repris, de la plaquette qui lui a été consacrée, le témoignage d’une « petite fille juive » hébergée par les Duphil, ainsi que sa sœur, hébergée par les François dans les communs du pavillon Sévigné qui abritait, par ailleurs, les services du chef de l’État.
René Duphil a franchi toutes les étapes du Mouvement aux plans local, départemental et régional, en particulier avec Pierre Déjean, avant de rejoindre André Lefèvre – Vieux Castor – à l’échelon national. Il a fait partie de l’équipe nationale pendant la guerre, à Vichy, avant de prendre la succession de Pierre François comme Commissaire Général.
Documents et témoignage recueillis pour la plaquette "René Duphil, acteur et témoin de son temps"
La période de l'Occupation
« Très vite, il a fallu trouver, pour le Scoutisme, une organisation nouvelle. Beaucoup de cadres avaient été mobilisés et étaient prisonniers, le relais a été pris par parents et épouses qui ont permis de reconstituer une armature pour les associations dans des conditions plutôt difficiles.
Le bureau interfédéral, constitué sous le nom de Scoutisme Français, s'est installé à Vichy, près des organismes de tutelle. Il regroupait les deux associations féminines et trois masculines ; les Éclaireurs Israélites, interdits, continuaient d'exister mais camouflés. Le Scoutisme a beaucoup travaillé, non pas dans un esprit de collaboration, mais dans le but d'agir pour la jeunesse. Les effectifs des E.D.F. ont d'ailleurs beaucoup augmenté.
Nous nous sommes appuyés sur l'enseignement, qui nous a fourni des cadres, et sur les structures régionales et départementales. L'occupant et le gouvernement avaient imposé de se séparer des Juifs et des Francs-Maçons ; ça a été un choc très fort pour les E.D.F. car c'était une atteinte à leur laïcité. Résister à cette obligation aurait conduit à disparaître, nous avons donc accepté ces contraintes en nous organisant pour conserver nos membres.
Au plan gouvernemental, il y avait un fort désir de faire quelque chose pour la Jeunesse, qui était la charge d'un Haut-Commissaire et de Directeurs. Des moyens importants ont été donnés aux associations, sous forme de subventio