2013 : Des nouvelles du scoutisme en Belgique

Mar22Jan201309:33

2013 : Des nouvelles du scoutisme en Belgique

… et, en particulier, du scoutisme « pluraliste ».

 

 

Trouvé par H.P. Debord sur le site « Vivat.be » :

 

Le scoutisme, une voie ?

Faut-il "mettre" ses enfants chez les scouts ? Est-ce tout simplement ringard ou les scoutisme se révèle-t-il une « école de vie » comme certains l’affirment ? Et puis n’y aurait-il pas scouts et scouts ?

Le scoutisme a été créé en Angleterre par Robert Baden-Powell en 1907. Il ne faudra attendre que 3 ans pour que le mouvement arrive en Belgique. Il regroupe aujourd’hui près de 160.000 membres en Belgique et 28 millions à travers le monde. 

Ceux qui se sont intégrés dans le mouvement ont apprécié le sens de la camaraderie et les capacités d’organisation qu’il développe.

Mais en quoi consiste exactement ce mouvement de jeunesse ? Ou, plutôt, ces mouvements de jeunesse ?

Scouts et Guides en Belgique

 

En Belgique francophone, on peut trouver trois organisations de scouts et guides :

La FCS prône maintenant la « coéducation » dans les sections dont la moitié seraient mixtes, d’autres uniquement féminines ou masculines. Les GCB ne comprennent que des unités féminines tandis que SGP ne comptent que des unités mixtes.

Le mouvement scout a pour objectif de favoriser le développement personnel de chacun de ses membres tant au niveau physique qu’intellectuel. Il apprend la vie en société, la responsabilité, la débrouillardise, le respect de la nature et des autres et bien d’autres choses.

Les trois fédérations affirment être « pluralistes ». Le terme « pluralisme » y a cependant une valeur bien différente. Les Scouts et Guides Pluralistes sont de tradition laïque tandis que les FCS et GCB, s’ils s’ouvrent à tous sans discrimination, s’inscrivent cependant dans le giron chrétien. Ces deux dernières associations ont d'ailleurs été membres d'un des « piliers » chrétiens : le Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC), que la FCS a cependant quitté en 2001.

 

Qu’est-ce qu’une unité ?

L’unité ou groupe local est constitué des jeunes de chaque branche, des animateurs et coordinateurs et responsables. Elle est composée de quatre branches selon les âges. Le nom de ces branches varie selon les fédérations.

 

6-8 ans

Cette branche vise à ce que l’enfant puisse découvrir la vie en groupe et y prendre place, apprendre l’autonomie, s’épanouir par l’expression, découvrir petit à petit son environnement et ses propres possibilités, participer, partager, prendre confiance en lui…

Dans les trois associations, les enfants de 6 à 8 ans sont encadrés par des animateurs qui les font évoluer dans le monde de la forêt. Une histoire (différente selon les organismes) sur la forêt avec ses différents personnages les aide à être animés en apprenant différentes valeurs pronées par les personnage de l’histoire. À la SGP, toutes ces colonies sont mixtes. Les ribambelles et les chaumières le sont parfois.

 

8-12 ans

La branche des 8-12 ans cherche à ce que l’enfant découvre ses capacités et limites, prenne des responsabilités à sa mesure, s’ouvre aux autres, développe ses aptitudes, découvre l’engagement dans la « Promesse », le respect de chacun, ainsi que sur l’achèvement de ce qui est entrepris…

 

Les Lutins basent leurs animations sur l’histoire d’Aïda, le petit lutin qui est un support rempli de symbolisme pour vivre la pédagogie lutin. Les petites filles pourront s’identifier à cette histoire pour avancer.

Les Louveteaux sont animés dans le cadre du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling. Leurs jeux et apprentissages se feront avec l’aide des personnages de l’histoire ainsi que de l’histoire originale elle-même. Les animateurs louveteaux ont des noms de personnages du livres tels que Akela (le chef de la meute des loups), Baloo, Kaa, Bagherra, Chil… La meute des Louveteaux est divisée en sizaines. Les enfants apprennent à évoluer dans un plus petit groupe qui, avec d’autres, en composent un grand. Un chef de sizaine (sizenier) ainsi qu’un sous-chef de sizaine sont désignés chaque année, ces louveteaux apprendront donc à être responsables d’un groupe, ils devront prendre soin des plus petits et veiller à la bonne entente et au bon fonctionnement du groupe.

12-16 ans

Les ados de 12 à 16 ans apprendront à vivre l’amitié dans une patrouille et y assumer une responsabilité, à mener un projet, acquérir des compétences techniques, à respecter les autres et à accepter les différences…

 

La troupe ou compagnie est divisée en différentes patrouilles. Celles-ci ont un chef de patrouille (CP) et un second de patrouille (SP). Il sont choisis selon leur âge et leur capacité à être responsables. Beaucoup d’activités se déroulent en patrouille il est donc important qu’elle soit unie. Lors des camps, les jeunes dorment sous tente en patrouille et réalisent à l’aide de perches tables, tables à feu, feuillée, par patrouille également. Le « hike » (marche de 2 ou 3 jours) est, lui aussi, vécu avec la patrouille, l’esprit d’équipe est donc primordial.

 

16-18 ans

Les 16-18 ans apprendront ici à mieux se connaître pour prendre des responsabilités, à réaliser des projets en équipe, à s’ouvrir au monde extérieur et respecter leurs engagements. Durant une année le groupe, accompagné d’animateurs pour le guider, mettra en place un projet qui aboutira en été. Ce projet se réalisera en 5 étapes : choisir, préparer, réaliser, évaluer, fêter. Les pionniers et horizons apprennent à décider eux-mêmes des activités qu’ils réaliseront. C’est dans cette branche que l’on se pose la question : « Vais-je arrêter là ou devenir animateur ? »

 

Et en pratique ?

 

Réunions

Toutes les branches se retrouvent 3 ou 4 dimanches par mois. Les plus jeunes ont souvent des activités d’une demi-journée tandis que les autres ont des journées (appelées réunions) qui durent de 9 ou 10h à 17 ou 18h (selon les unités).

Le rendez-vous est donné dans le local de l’unité qui est un endroit convivial où les parents ont l’occasion de discuter avec les animateurs avant le début de la journée. Le local est aussi utilisé pour les activités plus calmes. Certaines troupes ou compagnies se donnent rendez-vous directement dans les bois ou dans un parc, étant plus indépendants, les trajets inutiles sont évités.

 

Camp

Un grand camp d’été est organisé tous les ans. Il dure 7 jours pour les 6-8 ans et 10 jours pour les 8-12 ans. Le camp se déroule sous dur bien que certaines meutes font leur camp sous tente. Les camps des scouts et guides durent 15 jours et se déroulent sous tente.

 

De petits camps sont souvent organisés durant d’autres vacances scolaires. Coût : les mouvements de jeunesse sont à vocation non lucrative. Toutefois une cotisation d’environ 35 euros est demandée chaque année pour la couverture en matière d’assurance responsabilité civile, soins de santé et assistance à l’étranger. Une participation au frais pour certaines activités spéciales est demandée occasionnellement.

Les prix des camps couvrent tous les frais de la durée du camp : logements (même sous tente il faut louer le terrain et les tentes (ou garder les tentes en bon état si l’unité en possède), nourriture, activités, transports, perches pour les constructions… Il s’élève habituellement à 125 euros pour 2 semaines.

 

Ne pas confondre

Le terme « scout » est parfois utilisé par des groupes qui n’ont aucun lien avec ces fédérations reconnues d’ailleurs par le Ministère de la Communauté française. Il existe ainsi des groupes scouts dont les sympathies vont vers des mouvements catholiques intégristes et sont proches de mouvements très droitiers.

Il existe encore d’autres mouvements de jeunesse, honorables ceux-là, comme le Patro (Chiro en Flandre) catholique ou les Faucons Rouges, socialistes eux, mais ces mouvements n’utilisent pas la même méthodologie.

 

Quelques références

Sur le web

Pour vous familiariser avec le vocabulaire scout, visitez la page de scoutopedia, le réseau wiki des scouts : fr.scoutwiki.org

 

 


 

 

LE SCOUTISME, AU SERVICE DE LA SOCIÉTÉ,

A AUSSI SES PILIERS

VERS LES 20 MILLIONS DE MEMBRES EN 2000

 

 

Article de Christian Laporte et Martine Vandemeulebroucke

 

paru dans « Le Soir » le mercredi 19 février 1992

 

LE SCOUTISME AU SERVICE DE LA SOCIÉTÉ

 

La Fédération des scouts catholiques fête ces jours-ci ses quatre-vingts printemps. Un regard dans le « rétro » et sur le futur.

 

Dans les premières années du présent siècle, le général anglais Robert Stephenson Smyth Baden-Powell, héros de la guerre des Boers, était très préoccupé par un certain désœuvrement de la jeunesse. Devant le constat que les organisations et les églises ne remplissaient pas toujours leur mission comme il l'eût fallu, il décida d'empoigner le taureau par les cornes et conclut, après mûre réflexion, et avec ce petit brin de génie qui caractérise les plus grands hommes, que l'on pourrait favoriser l'éducation par l'action en y ajoutant une belle pincée d'aventure et une dose non négligeable d'autogestion.

 

Le scoutisme allait naître, couché sur papier dans "Scouting for Boys" en 1908 et complété par une brochure plus large encore à l'intention des candidats-formateurs. La Boy-Scout Association naissait un an plus tard… Rapidement, d'aucuns se montrèrent aussi très intéressés par cette autre manière d'encadrer la jeunesse, dans les collèges et dans les paroisses. Ainsi, par exemple, l'abbé Petit, vicaire au Béguinage à Bruxelles et directeur du patronage local. Trois troupes naissaient en mai 1912 et fin 1913, une… vingt-et-unième déjà marquait une spectaculaire progression du nouveau mouvement en Belgique. Un virus qui affecta Dinant comme Gand, Lessines comme Tongres. Si le temps de la Première Guerre mit quelque peu les activités en sourdine, elles n'en furent que mieux relancées au retour de la paix. D'autant plus que les Baden-Powell Belgian Scouts avaient renforcé leur formation en allant s'abreuver à la source, chez le père-fondateur.

 

LOUVETEAUX ET ROUTIERS

 

Ils en ramenèrent aussi des idées nouvelles pour ne pas négliger les classes d'âges pas strictement adolescentes : l'on vit naître coup sur coup le mouvement du louvetisme et les routiers. Ce fut aussi le temps des premières revues du scoutisme, d'abord bilingues puis séparées, en français et en néerlandais. Parmi les dessinateurs qui les illustrèrent, il y eut un certain Hergé qui illustra « Le Boy Scout belge » avant de faire ses dents avec Totor, chef de patrouille des Hannetons…

 

Cette apparente quiétude ne peut faire oublier que le scoutisme allait faire l'objet de débats passionnés au sein de la famille catholique. Fallait-il ou non l'intégrer dans la structure hiérarchique, sous la houlette de l'Eglise ? D'aucuns crièrent tellement « oui » et d'autres « non » avec la même ferveur qu'une scission intervint entre 1920 et 1927… Mais, après de fort ardues négociations avec l'Action catholique de la jeunesse belge, le scoutisme autonome finit par l'emporter. Arriva là-dessus l'inévitable « aggiornamento » aux réalités politiques nationales, même si l'on n'était qu'en 1929 ! Trois ans avant la reconnaissance de l'homogénéité du fait régional, l'Association royale des scouts devint la Fédération des scouts catholiques et le Vlaams Verbond der Katholieke Scouts… Une structure qui a traversé les décennies jusqu'à nous, accompagné, comme il se doit, pour une organisation moderne de réformes progressives et fondamentales aux intitulés aussi significatifs que « gestion et dynamisme », « participation et réflexion pédagogique » et « démocratie et formation »… Tout un programme.

 

OUVERTURE TOUS AZIMUTS

 

Qui dit « esprit scout » pensera, évidemment, foi et loyauté, altruisme et… toujours prêt. Et, généralement, on pense voir surgir l'uniforme un rien désuet et des grands garçons souriants (des filles aussi…) plus que préoccupés par leur BA quotidienne. Faut-il dire qu'il y a loin de la coupe aux lèvres et qu'à la FSC, comme dans les autres mouvements, ce côté un peu benêt a fait place à un scoutisme largement immergé dans les problèmes du temps ? Parfois considéré comme très bourgeoise, la Fédé s'est ouverte aux moins valides comme aux enfants défavorisés et, comme on le lira par ailleurs, aux jeunes immigrés. La FSC s'est aussi tournée vers le tiers-monde et ce bien au-delà de l'amitié traditionnelle (si l'on ose dire…) qui prévalait entre la Belgique et son (ex)-colonie avec des actions de coopération au Rwanda, à Haïti, au Tchad. Depuis la chute du communisme, les actions se multiplient aussi à l'est. N'oublions pas non plus que depuis peu des actions communes voient le jour avec d'autres fédérations, pluralistes : il y a eu, l'an dernier, l'accueil des enfants de Tchernobyl et un déplacement commun au jamboree en Corée…

 

Mais une des richesses du scoutisme est sa contribution permanente à l'évolution de la pédagogie. C'est ainsi qu'on a vu naître les Baladins, une option destinée plus particulièrement à l'accueil des 6-8 ans. Mais les responsables du scoutisme catholique durent aussi se pencher sur ce qui apparut comme une crise de l'animation qui alla de pair avec une désaffection certaine dans les rangs des plus de 14 ans. Toute une recherche-retour aux sources fut mise au point sous le vocable de la « pédagogie du projet ». Il fallut aussi trancher la question de la mixité des troupes et davantage encore celle de l'unisexisme féminin. Là encore, la coéducation a porté ses fruits mais sans qu'elle ne soit imposée de force.

 

Faire le bilan de 80 ans de scoutisme catholique n'est pas aisé, mais le discours peut s'effacer devant les réalisations et animations d'hier et aujourd'hui. Participer à des études écologiques sur l'état des nappes aquifères, aller prêter main-forte lors de catastrophes, à l'occasion de grandes opérations de solidarité ou aider des jeunes à se débrouiller, n'est-ce point déjà vivre en société ?

 

CHRISTIAN LAPORTE

 

Le scoutisme a aussi ses piliers

 

Été 1991. Deux cents enfants de la région de Tchernobyl sont accueillis en Belgique à l'initiative des fédérations scoutes catholiques mais aussi pluralistes et ce tant francophones que flamandes : une grande « première » qui fait tomber les murs… Quelques jours plus tard, des représentants des mêmes fédérations s'en vont, bras dessus, bras dessous au jamboree dans la montagne coréenne. Le début d'un rapprochement qui pourrait, à terme, déboucher sur une fusion pure et simple puisque de toute façon tout le monde se revendique des principes du père unique Lord Baden-Powell ? Il est, sans doute, prématuré de l'affirmer mais le fait que l'on puisse se retrouver sur la même longueur d'ondes est déjà un succès en soi…

 

C'est qu'en Belgique, les mouvements de jeunesse appartiennent, eux aussi, au monde des « piliers », des « zuilen », même s'il serait diantrement hasardeux de classer la FSC sous la houlette du parti de Gérard Deprez (Élan cœur de lion en scoutisme…) et la pluraliste fédération des éclaireurs et éclaireuses dans le peloton des autres partis politiques ou « mondes » idéologico-sociaux.

 

PAS DE CLIVAGE RÉEL DANS LES FAITS

 

Du reste, de bonnes familles d'extraction catholique envoient leur progéniture à la Fédération des éclaireuses et des éclaireurs alors que d'autres, fort peu sensibles au fait religieux, n'hésitent pas à l'envoyer chez les « cathos ». En fait, la Belgique est une merveilleuse terre de scoutisme où l'on peut encore aujourd'hui choisir son option « à la carte », au masculin comme au féminin, voire les deux en même temps. Ainsi, outre la FSC et sa « sœur flamande » (45.000 et 26.000 membres) et la FEE et son équivalent nordiste (5.600 et 5.000 membres), il faut mentionner le guidisme catholique plus puissant au nord qu'au sud (44.000 pour 24.000).

 

Et le patro, « de Chiro » voor de Vlamingen, ce mouvement plus attaché directement aux paroisses qui, après une sérieuse chute de fréquentation, il y a vingt ans, a tendance à remonter la pente alors que la vie paroissiale a plutôt tendance à s'affaiblir ou à privilégier d'autres formes de rencontre pour les jeunes qui versent tantôt dans l'œcuménisme, tantôt dans le « charismatisme ».

 

Toujours dans la famille catholique, l'on pourrait encore citer les 3.000 membres du Kristelijke arbeidersjeugd (Jeunesse ouvrière chrétienne), mais on s'éloigne là de la famille baden-powellienne au sens strict, même si les signes de distinction restent importants.

 

LES SACREMENTS AVANT LA PÉDAGOGIE DU PROJET

 

Et, enfin, les Scouts d'Europe, nés d'une scission avec la FSC, considérée à tort ou à raison comme trop « gauchiste » par des animateurs qui considèrent davantage les saints sacrements que les expériences pédagogiques comme essentiels pour les jeunes. On les avait annoncés en tenue d'apparat au sacre épiscopal d'André-Mutien Léonard, en avril 91 à la cathédrale Saint-Aubain à Namur, mais ils y renoncèrent, question peut-être de ne pas encore donner d'arguments aux vilains contestataires de l'Église.

 

Il n'en reste pas moins qu'ils apprécient ce Monseigneur et ses préceptes et nos confrères de « Dimanche-matin » ont rapporté que leur conseiller spirituel n'est autre que le chanoine Vander Perre, un proche de l'évêque et cheville ouvrière du Séminaire St-Paul de Louvain-la-Neuve…

 

À côté de ces scouts de toutes obédiences, il faut encore mentionner les Faucons rouges et leur équivalent néerlandophone des Rode valken qui compteraient encore vingt mille membres dans le pays.

 

Lord Baden-Powell y perdrait peut-être son anglais mais au royaume de Mowgli, il peut se reposer sur ses deux oreilles : dans l'ensemble, ses fils spirituels respectent encore bien ses principes. Même si, de plus en plus, on abandonne l'uniforme et des rites un tantinet vieillots pour un engagement réel dans la société…

 

C. L.

 

Vers les vingt millions de membres en l'an 2000 ?

 

Le scoutisme ? C'est le seul mouvement international qui n'ait jamais connu de baisse d'effectifs depuis sa création. Et ce n'est pas fini puisqu'il démarre désormais très fort dans les pays de l'est et dans l'ex-Union soviétique. On devrait atteindre l'échéance de l'an 2000 avec 5 millions de membres en plus et atteindre les 20 millions. En espérant, pourquoi pas, un jour faire une percée en Chine. Actuellement 131 pays sur 140 sont scouts…

 

Ce bilan optimiste est celui d'un « homme du sérail » qui gère parfaitement l'héritage de Lord Baden-Powell après être passé, lui-même, par toutes les étapes du scoutisme. Le Vaudois Jacques Moreillon, secrétaire-général de l'Organisation mondiale du mouvement scout et « gardien du feu sacré » était parmi ses amis de la FSC, fin de semaine dernière, lors des cérémonies officielles. Entre une réception au Palais royal et le dîner officiel, le « boss » du scoutisme international a expliqué que son mouvement n'avait rien de suranné, aujourd'hui.

 

LE GÉNIE DE BADEN-POWELL

 

Le scoutisme, explique Moreillon, c'est toujours l'éducation, le développement de la personnalité intégrale du futur adulte dans toutes ses dimensions, morales comme physiques, spirituelles comme psychologiques… Le plus remarquable est que les jeunes le considèrent d'abord comme un jeu alors que c'est tout un processus éducatif. C'est tout le génie de Baden-Powell !

 

Le secrétaire-général de l'OMMS insiste aussi tout particulièrement sur les devoirs des jeunes qui passent par le scoutisme : c'est d'abord un libre engagement pour un code de conduite qui implique un devoir envers Dieu, les autres mais aussi soi-même. La vie en groupe scout, c'est déjà la vie en société. Et la nature est à la fois un club (par la nature même de la patrouille), un laboratoire (de terrain) et un temple (puisqu'on est près du Créateur)… Jacques Moreillon met aussi l'accent sur la dimension spirituelle tout en reconnaissant qu'elle ne passe pas nécessairement par le Dieu des chrétiens ou un dieu tout court…

 

Dans toutes les formes de scoutisme, il y a une dimension spirituelle. Sur 8 scouts dans le monde, il y en a 4 en Asie, 2 en USA, 1 en Europe, 1 dans le reste du monde. On ne peut être scout et fondamentaliste mais pas non plus, à mes yeux, un athée engagé. Cette dimension est consubstantielle au scoutisme. Comme l'est toujours un certain ritualisme presque militaire ? Si vous parlez de l'uniforme, sachez qu'initialement, sa fonction était de ne pas distinguer le pauvre du riche. Il garde une certaine valeur. C'est une question de civilisation : en Indonésie, on l'aime, par exemple. Ce qui compte, somme toute, c'est ce qu'il y a en dessous de l'uniforme !

 

SEIZE ANS DE GUERRE N'ONT PAS TUÉ LE SCOUTISME LIBANAIS

 

Baden-Powell comme le fondateur de la Croix-rouge, Henry Dunant, ont créé des mouvements qui les ont dépassés. Il a créé le scoutisme pour renforcer l'Empire britannique, mais il a été dépassé. Après la guerre 14-18, il a compris qu'il avait créé un mouvement profondément pacifique. À preuve, les jamborees. Ou l'exemple de Beyrouth ou pas moins de 12 associations ont maintenu les contacts pendant les 16 ans de la guerre civile…

 

Restait à savoir ce que pense « Monsieur Scouts mondial » de l'essor de sa filiale belge. Le taux de pénétration dans votre pays est de 9 pour cent… ce qui n'est pas mal. Le scoutisme belge est à l'image de votre pays, pragmatique et morcelé. Avec ses différentes tendances mais sur le fond, entre catholiques et non-catholiques, flamands et wallons, il y l'esprit scout, un certain regard sur le monde…

 

C. L.

 

Des contes de Kabylie autour des feux de camp

 

Depuis 1988, la FSC s'est ouverte aux enfants d'origine immigrée. La première expérience s'était limitée à inviter ces enfants aux camps d'été pendant les vacances scolaires. Le succès a été immédiat et grandissant.

 

Ces « camps pour tous » ont été la première étape vers la constitution « d'unités sans frontières » dont certaines sont composées exclusivement de scouts de religion musulmane. Les camps organisés pendant les vacances ont en effet permis de nouer des contacts avec des associations locales, partenaires du projet. Des animateurs scouts ont été sensibilisés au problème de l'exclusion sociale vécue par les jeunes du quart monde et de l'immigration et ceux-ci ont appris à apprécier ce mouvement de jeunesse. Pour la FSC, l'intégration des jeunes immigrés et des jeunes défavorisés constitue un défi pour le scoutisme. La fédération s'est donc donné pour objectif de susciter l'émergence de groupes scouts dans les quartiers où ils vivent.

 

Une dizaine de ces unités existent pour le moment et leur localisation, explique la FSC, coïncide avec les zones d'animation prioritaire définies par le Fonds d'impulsion pour la politique de l'immigration.

 

NE PAS HEURTER LA SENSIBILITÉ MUSULMANE

 

Comment se passe l'intégration d'une autre religion au sein d'une Fédération catholique ? Bien, assure la FSC, qui explique que les animateurs disposent de différents outils d'information sur la religion islamique. Dernier en date : une brochure, « La FSC et l'enfant musulman », qui fait le point sur les fondements religieux de l'islam mais envisage aussi les problèmes concrets que peut poser la confrontation avec une culture différente dans la vie d'un camp. Les conseils donnés aux animateurs vont parfois très loin dans les détails qui pourraient heurter l'enfant musulman. Ainsi, on rappelle que dans les ateliers créatifs, il faut veiller à ne pas imposer de représentations d'animaux ou d'hommes, qu'en matière de discipline, l'isolement est ressenti comme une sanction grave. Ou plus fondamemtal : que des concepts comme le « mieux » ou « l'esprit de service » sont vécus différemment dans la culture musulmane.

 

La fédération semble consciente qu'il ne suffit pas « d'informer » des animateurs à la culture musulmane pour que l'intégration soit optimale et elle cherche activement à accueillir des animateurs issus de l'immigration, pour faciliter aussi le contact avec les parents. Dans ce contexte, une collaboration s'est nouée avec différents interlocuteurs musulmans, comme l'association de jeunes « Le Nouvel Espoir », implantée à Molenbeek. « Le Nouvel Espoir » se présente clairement comme un mouvement de « scoutisme musulman », qui donne aux jeunes « une éducation basée sur la culture islamique ». Nous essayons de rapprocher deux mondes, explique un animateur du « Nouvel Espoir », les contacts entre les enfants, la société et leurs parents sont difficiles. Les jeunes sont attirés par le scoutisme et nous essayons de les attirer par nos activités, mais c'est un travail énorme. Être intégré dans une fédération catholique ne nous gêne pas car il y a volonté de respecter la culture de chacun.

 

L'AUTONOMIE, PRÉMATURÉE

 

Le scoutisme musulman fait déjà l'objet d'une certaine concurrence puisque d'autres associations, dont « les Amis de l'islam » s'en font le porte-parole. Ce dernier mouvement défend même (cf. « Le Soir » du 2 janvier) l'idée d'une fédération autonome, ce qui pour la FSC est largement « prématuré » compte tenu des impératifs d'agrégation existants.

 

Une certitude : l'idée du scoutisme progresse de manière importante chez les enfants et les jeunes d'origine immigrée. Au moment où l'adhésion aux mouvements de jeunesse est plutôt en recul dans notre pays, les unités « sans frontières » ont recruté près de 400 enfants et organisé l'année dernière 23 camps tant à Bruxelles qu'en Wallonie. Rappelons enfin que des unités musulmanes existent également à la Fédération des éclaireurs et éclaireuses (FEE, pluraliste).

 

M. Vdm

 

 


 

Article de Jean-François Munster paru dans « Le Soir » du lundi 19 avril 1999

 

Haie d'honneur pour le scoutisme laïque

 

Grande fête du souvenir ce samedi à l'hippodrome de Groenendal pour plus de 700 anciens scouts des communes du sud de Bruxelles.

 

Le scoutisme belge sera à l'honneur ce samedi 24 avril. Au sens strict comme au sens figuré. Une de ses plus vieilles composantes, mais aussi une de ses plus avant-gardistes, le groupe Honneur, fête ses septante ans. Septante années pendant lesquelles plus de 10.000 jeunes auront défilé dans ses rangs.

 

Pour fêter cet anniversaire, le groupe Honneur a mis les petits plats dans les grands en organisant une grande fête du souvenir. Depuis plusieurs mois maintenant, les organisateurs battent le rappel à la recherche des anciens. Pas de problème , témoigne l'un d'eux, le bouche à oreille a fonctionné à merveille. C'est que ce genre d'expérience est inoubliable.

 

Ils seront samedi probablement plus de 700, jeunes et vétérans, personnalités connues ou inconnues. Tous viendront se remémorer devant un verre le bon vieux temps. Le temps des culottes courtes et des jeux de piste dans le bois de la Cambre. Le temps de l'insouciance et de la franche camaraderie.

 

Proche de l'ULB et du milieu libre penseur, le groupe Honneur se caractérise par son pluralisme et son rejet de la hiérarchisation à outrance. Volontiers qualifié d'élitiste par ses détracteurs, le groupe Honneur se centre principalement sur les communes du sud de Bruxelles.

 

De ses rangs sortira un nombre impressionnant de personnalités importantes. On notera au passage les noms de l'ancien bourgmestre de Bruxelles, Pierre Van Halteren, des frères Huisman qui fondèrent le Théâtre national de Belgique, du patron de RTL-TVI Jean-Charles De Keyser, de Jacques de Pierpont (voir portrait panoramique), et d'une foule d'autres personnalités moins connues mais qui occupent aujourd'hui encore des fonctions importantes dans la politique, les arts, les sciences ou l'industrie.

 

Souvenirs, souvenirs !

 

Je crois que la caractéristique principale d'Honneur, c'est justement de placer l'enfant devant ses responsabilités et de l'amener à se débrouiller tout seul, explique Jean-Louis Stranart, un ancien. On donne très tôt des responsabilités aux jeunes. Les chefs de troupe ont 20 ans et les chefs les plus importants 25 maximum… On inculque aussi le respect de soi et des autres et cela sans référence à aucun dogme. Nous ne sommes d'ailleurs inféodés à aucune autorité : commune, paroisse, parti…

 

Imperceptiblement, Jean-Louis Stranart se replonge alors dans ses souvenirs. Je me rappelle ces jeux de nuit terrifiants où l'on devait surmonter notre peur à tout prix. C'est vraiment un moment magique de l'existence. C'est aussi là où l'on fait nos premières bêtises : première bière, première fille, première cigarette… Jean-Charles De Keyser résumait par ces quelques mots son expérience : le scoutisme, c'est les premières vraies rencontres et c'est tout ce que l'on n'apprend pas à l'école et en famille.

 

Les festivités débuteront à 11 heures, ce samedi. Un grand tournoi de hand-ball, le sport fétiche du groupe Honneur, ponctuera toute la journée ainsi que les stades de sélection d'une Miss et d'un Mister Honneur. Au programme aussi, l'inévitable diaporama, un album-photo projeté sans discontinuité sur un écran géant, et bien sûr des jeux scouts : jeu de l'oie et scrabble géant, parcours aventures, train fantôme…

 

À 17 h 30, toutes les activités cesseront momentanément pour le moment clé de la journée : le grand rassemblement de tous les participants en carré. Symboliquement, un scout viendra accrocher sur le drapeau du groupe Honneur, la septantième étoile. Après ce moment emprunt de solennité, la fête reprendra de plus belle.

 

Pour les plus nostalgiques, la soirée s'achèvera devant un bon feu de bois en fredonnant Hugues Aufray à la guitare sèche ; pour les autres, dans une salle de bal sur des airs de techno. Les temps ont changé !

 

JEAN-FRANÇOIS MUNSTER

 

 

Une troupe à l'avant-garde

 

L'histoire de la troupe Honneur se confond avec les débuts fulgurants du scoutisme en Europe. En juillet 1907, un certain Baden-Powell, général de l'armée britannique, décide d'appliquer les techniques des petites patrouilles d'éclaireurs qu'il a vues à l'œuvre en Afrique du Sud pendant la guerre des Boers, de manière pacifique à l'éducation des garçons. Le récit de son premier camp a un écho retentissant en Europe mais surtout en Belgique qui peut se targuer d'avoir vu naître la première troupe scoute du continent.

 

C'est en effet en 1910 qu'un Anglais, Harold Parfitt, fonde les Boy Scouts de Belgique (BSB), une association qui se veut strictement neutre et ouverte à tous les horizons philosophiques. Très vite, un nombre croissant de jeunes sont séduits par cette forme d'apprentissage de la vie en dehors des circuits traditionnels.

 

Dès les premières années d'existence, deux conceptions différentes de la responsabilité au sein du mouvement s'affrontent. L'une, en droite ligne du scoutisme anglo-saxon originel de type paramilitaire, est plutôt stricte et hiérarchisée, à l'inverse la seconde cherche à encourager l'esprit d'initiative, l'imagination et la personnalité des jeunes chefs de patrouille en leur donnant davantage d'autonomie. De cet affrontement va naître en 1929, le groupe Honneur, qui récuse les hiérarchies autoritaires. Il résulte du regroupement des deux troupes du sud de Bruxelles, la première et la 97e.

 

Dès lors, tout au long de son histoire, le groupe Honneur ne va cesser de se profiler comme l'avant-garde du mouvement scout. Son rôle d'aiguillon va jouer dans le sens de l'ouverture, de la tolérance et du développement de l'esprit d'initiative.

 

L'année de sa création, le groupe Honneur accueille la première meute de louveteaux du continent, c'est-à-dire des enfants de 7 à 12 ans. Très vite se constitue aussi une troupe de guides (des jeunes filles de 12 à 18 ans). En 1934, l'impensable se produit : la naissance de la première meute mixte. Cette initiative a valu à Honneur les foudres de l'association nationale qui voyait d'un mauvais oeil ces précurseurs de l'émancipation féminine. Cela ne les a pas découragés puisqu'en 1974, Honneur remet le couvert et crée la première troupe mixte. L'affaire suscita beaucoup moins de bruit…

 

Le groupe Honneur sera également le premier à créer une troupe pour les enfants souffrant d'un handicap physique : les « Malgré tout ». Il met aussi en place des centres consacrés à des activités de loisirs culturels. Le premier fut un centre de théâtre qui se fit rapidement connaître sous le nom de « Comédiens routiers ». Il était animé par les frères Huisman et allait par la suite donner naissance au Théâtre national de Belgique. Il y eut aussi un centre de danse populaire, un centre choral, cinéma… Actuellement, le groupe Honneur compte encore plus de 600 membres actifs.

 

J.-F. M.

 

 


 

 

Article de Raphaëlle d’Yvoire paru dans « La Croix » le 30 août 2011

 

Certaines organisations scoutes belges historiquement catholiques ont entrepris de reformuler la loi scoute pour prôner la recherche d’une « spiritualité plus personnalisée et ouverte ».

 

Promesse scoute en Belgique. En mars 2012, un nouveau texte omettra la référence à Dieu.

 

Cet effacement de la référence explicite à Dieu réveille des débats anciens sur les objectifs visés par le mouvement scout.

 

Depuis cent ans qu’il existe en Belgique, le scoutisme ne s’est sans doute jamais aussi bien porté : cinq fédérations de scouts et guides, trois francophones et deux néerlandophones, regroupées sous la plate-forme Guidisme et scoutisme en Belgique, recensent au total 160 000 membres, soit près de 10 % de la population belge des 5-20 ans.

 

Historiquement, ce n’est pas le clivage communautaire, mais l’opposition laïques-catholiques qui a constitué les deux pôles du scoutisme belge. Et même au sein des fédérations dites catholiques, les débats au cours du siècle passé ont parfois été très vifs, concernant les objectifs du mouvement : s’agissait-il former des jeunes ou de former des chrétiens ?

 

LA MENTION « CATHOLIQUE » EN SOUS-TITRE

 

Aujourd’hui, alors que l’adhésion à la religion catholique n’est plus du tout une évidence sociologique, la question de l’animation spirituelle des jeunes tracasse une fois de plus le scoutisme catholique belge : que « proposer sans imposer » à des jeunes appelés à évoluer dans une société multiculturelle ? Comment prôner l’ouverture, le respect, sans empêcher la foi de se vivre ?

 

Du côté francophone, une des deux fédérations traditionnellement catholiques – les Scouts catholiques francophones Baden-Powell – a récemment changé d’appellation pour « mettre en cohérence les pratiques diverses de ses unités » et mettre en avant « sa volonté d’ouverture et de respects des convictions » : au terme d’un processus de réflexion lancé en 2004, la fédération a été, en 2008, rebaptisée Les Scouts, reléguant en sous-titre la mention de « fédération catholique ».

 

« FREIN À L’OUVERTURE »

 

« Historiquement nous sommes un mouvement catholique et nous en sommes fiers, insiste Jérôme Walmag, président fédéral du mouvement. Nous avons néanmoins senti que notre intitulé devenait un frein à notre ouverture ; c’est regrettable, mais c’est un fait. Lors d’un congrès en 2006, nous avons donc revu l’ensemble de nos valeurs et inscrit dans notre charte notre volonté de proposer à nos jeunes un développement spirituel actif mais ouvert à la différence. »

 

À la suite d’un deuxième congrès d’animateurs en février dernier, les cadres du mouvement ont rédigé plusieurs propositions, soumises actuellement à consultation, en vue d’adopter en mars 2012 un nouveau texte de référence pour la promesse, et une reformulation de la loi scoute.

 

Or, toutes ces nouvelles propositions omettent la référence à Dieu. « S’agit-il d’une simple reformulation ou de modifications des valeurs de référence ? » s’interrogent les médias catholiques belges.

 

MANQUE D’AUMÔNIERS

 

« Il faut remettre les choses dans leur contexte, qui a beaucoup changé, reprend Jérôme Walmag, qui se défend d’une démarche anticléricale. Jusqu’au début des années 1980, la plupart des sections scoutes avaient un aumônier qui participait à toutes les activités de la troupe ; aujourd’hui, il n’y en a même plus un par unité. Nous voulons remettre l’animation spirituelle en selle, outiller nos jeunes animateurs dans leur rôle d’accompagnateurs spirituels, avec des textes qui leur parlent, tout en leur donnant, lors de leur formation, l’occasion d’approfondir leur propre démarche de foi. »

 

En Flandre, le mouvement catholique scout a déjà validé une évolution tout à fait similaire : en 2006 le Vlaams Verbond van Katholieke Scouts en Meisjesgidsen (VVKSM) est devenu Scouts en Gidsen Vlaanderen (Scouts et Guides de Flandres). Il a également modifié le texte du chant de la promesse, abandonnant les références catholiques.

 

L’ÉGLISE BELGE « PREND ACTE »

 

Du côté de l’Église belge, on s’étonne de tous ces changements. « Les évêques prennent acte, soucieux surtout de ne pas exclure qui que soit, même s’il nous semble qu’on peut être très accueillant tout en étant estampillé chrétien et catholique », reconnaît le P. Étienne Quintiens, secrétaire de la Conférence épiscopale de Belgique.

 

Cumulant ces fonctions avec celles d’aumônier d’une troupe de scouts à Hasselt depuis trente-cinq ans, il analyse avec nuance la portée concrète de ces changements. Selon lui, de nombreuses unités en Flandres « font fi des nouveaux textes » et s’en tiennent encore à l’ancien chant de promesse.

Sur le fond, il regrette que l’accompagnement spirituel ait été « compartimenté et réduit à une sorte de “ service pour chercheurs de sens ”. Il manque des religieux pour qu’il en soit autrement, assure-t-il. Pourtant la situation me paraît plus confortable qu’il y a trente ans : les jeunes sont réceptifs, respectueux, ouverts, ils ont soif d’échanges et de convictions fortes. L’Église doit donc veiller à ne pas laisser tomber les mouvements de jeunesse. »

 

Raphaëlle d’Yvoire

Imprimer