2010 : Ce que le scoutisme laïque a apporté à l’éducation populaire

Sam24Avr201009:46

2010 : Ce que le scoutisme laïque a apporté à l’éducation populaire

Il résulte de son histoire que, tout en adoptant les principes éducatifs du scoutisme, les Éclaireurs de France se sont toujours donné la possibilité d’en adapter les valeurs et les traductions à leur choix de laïcité, sans dépendance d’une « doctrine » liée à des dogmes religieux. C’est ainsi qu’ils ont pu générer ou accompagner un ensemble de prolongements dont on trouve la traduction dans un grand nombre d’étapes de l’éducation populaire française.

 

 

 

On peut d'ailleurs considérer qu'André Lefèvre, avec "La Maison pour Tous" de la rue Mouffetard, a été un des pionniers de ce qui devait devenir "l'éducation populaire" et en a accompagné plusieurs des étapes à venir. René Duphil, dans une interview accordée à son gendre, brosse le tableau de ces prolongements.

René Duphil : le Mouvement et ses prolongements

Dès les années 30, création et animation des premières « colonies de vacances » et, sous l'impulsion d’André Lefèvre, création des CEMEA.

À partir de 1936, le lien avec l’Éducation Nationale a été concrétisé, en particulier par la présidence de plusieurs personnalités marquantes : Albert Châtelet, dans l’immédiat avant-guerre ; Gustave Monod et Louis François, ensuite.

Dès les années 40, réflexion sur l’ouverture vers des « patronages » laïques et, sous l’impulsion de Pierre François, responsable national, création des Francs et Franches Camarades.

Après la guerre, sous l’impulsion d’Henri Joubrel, création de l’Association nationale d’éducateurs de jeunes inadaptés ; participation, avec Paul Puaux, à la création du Festival d’Avignon (les Francas, l’ANEJI et Avignon ont été longtemps hébergés dans les locaux du siège national des EDF, 66, Chaussée d’Antin). Par la suite, participation, à l’initiative de René Tulpin, à la création de l’Union Nautique Française et de l’Union Nationale des Centres de Montagne, aujourd’hui fusionnées dans l’U.C.P.A.

Dans le cadre même du Mouvement, la recherche pédagogique a permis une évolution très en avance sur celle des autres mouvements de scoutisme, liés à une structure religieuse :

  • création, en 1945, d’un secteur « scoutisme d’extension » dont la définition a été donné par Madame Lévy-Danon, (veuve de « Chouette » Lévy-Danon, responsable régional du Mouvement fusillé par les Allemands) responsable nationale, en direction des handicapés :

"À l’opposé des racistes, qui n’accordent d’efficience qu’à l’homme assez musclé qui s‘impose par la force, nous croyons en la valeur de tout homme ayant usage de sa conscience. Nous croyons que tout être, même infirme, même malade, doit être doué de volonté libre et porté, comme les autres, par sa propre dignité"

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