1937 : Le premier stage CEMEA
1937 : Le premier stage CEMEA
Sur le site www.cemea.fr, Gisèle de Failly "raconte" le premier stage des CEMEA avec André Lefèvre et Pierre François. Un témoignage fort documenté, à lire... et relire. Le premier stage des CEMEA...
Pâques était très tôt en cette année 1937. Nous étions assez avancés pour composer notre prospectus et, de toute façon, il fallait agir vite. Pierre François et moi-même nous attelâmes à ce travail. Mais les mots nous manquaient. Comment baptiser notre « expérience » ? Le terme « centre de formation », qui nous aurait convenu, venait d’être utilisé pendant les vacances de Noël par un comité d’entente qui avait organisé un cycle de conférences à l’intention du personnel des colonies de vacances. Nous trouvâmes l’expression « centre d’entraînement », qui ne nous plaisait pas tout à fait, mais qui soulignait l’aspect pratique et vivant de ce que nous voulions réaliser.
Nous allions former le personnel des colonies de vacances et des Maisons de campagne des écoliers, d’où le titre porté sur le prospectus : Centre d’entraînement pour la formation du personnel des colonies de vacances et des Maisons de campagne des écoliers. Comment allait-on appeler ceux que le scoutisme dénommait les instructeurs ? Ce mot était en opposition avec la conception de l’éducation nouvelle sur les rapports entre éducateur et éduqué. De plus, il rappelait l’armée. Nous écartâmes à regret le terme « éducateur » que nous trouvions trop ambitieux et trop noble. Qui peut se dire éducateur ? Instructeur fut donc retenu... provisoirement. Quant au mot « stage », il n’existait pas encore autrement que pour désigner le séjour que fait un futur ingénieur dans une usine, une infirmière ou un étudiant en médecine dans un hôpital, un enseignant dans une classe pendant le temps de son apprentissage. On fit remplacer « camp » dans l’expression « chef de camp ». Il restait encore à désigner les participants, ce qui, aujourd’hui, peut paraître simple, mais qui nous posait un problème.
À l’issue du premier « centre d’entraînement », une revue montée par les participants cherchait l’adaptation d’une chanson qui avait remporté un grand succès et dans laquelle il fallait désigner les participants eux-mêmes. Comment remplacer ce terme si lourd ? Pendant les réunions de préparation, nous avions trébuché sur le mot « élève », abandonné pour sa coloration trop scolaire. Il s’agissait d’adapter : "Trois jeunes filles ont tant dansé"... On cherchait... Juliette Pary, journaliste 2 qui était des nôtres, lança : « Soixante stagiaires ont tant dansé... » Le mot était bizarre. Mais le compte de syllabes y était. Il fut adopté... provisoirement.
Soixante participants !
Notre secrétariat s’installa à "L’Hygiène par l’exemple", et je l’assurai. Nous attendions, anxieux, les inscriptions. La première inscrite souleva notre enthousiasme ; je me rappelle encore son nom. Puis les réponses affluèrent, et nous n