1936 : Léo Lagrange a été Éclaireur de France

Jeu22Déc201116:25

1936 : Léo Lagrange a été Éclaireur de France

"À la jeunesse, il ne faut pas ouvrir un seul chemin, mais mille routes"


Léo Lagrange a joué un rôle particulièrement important dans l'émergence de l'éducation populaire dans notre pays, sous diverses formes qu'il avait lui-même définies : "À la jeunesse, il ne faut pas ouvrir un seul chemin, mais mille routes". Il a été "chef de troupe" au Lycée Henri IV à Paris avant de s'engager pendant la "grande guerre".

(Extrait de "Cent ans de laïcité dans le scoutisme et l'éducation populaire")

L'émergence de l'éducation populaire dans notre pays

Léo Lagrange est né le 28 novembre 1900, à Bourg-sur-Gironde, d’un père comptable. Il s’engage en 1917, à la fin de ses études au lycée Henri IV où il fait partie des Éclaireurs de France en qualité de «chef de troupe». À son retour, il s’inscrit en faculté de droit et à l’institut des Sciences Politiques. Choisissant le métier d’avocat et profondément touché par la guerre, c’est en priorité aux soldats gazés de la Grande guerre qu’il réserve ses services lorsqu’il ouvre son cabinet dès 1923.

Il rencontre André Malraux avec lequel il se lie d’amitié. Il est élu député en mai 1932. En 1936, après la victoire du Front Populaire, Léon Blum confie à Léo Lagrange le tout nouveau Sous-secrétariat d’Etat aux Sports et à l’Organisation des loisirs. Aidé par sa femme Madeleine, qui devient sa collaboratrice au ministère, il entend bien faire porter son effort vers " la masse ", en multipliant les stades, en formant les entraîneurs, en rendant le sport accessible à tous.

Ces initiatives conduiront à la création du Brevet Sportif Populaire. L’effort de Léo Lagrange vise en effet essentiellement les jeunes. C’est pourquoi, il encourage toutes les organisations d’Auberges de Jeunesse. Parallèlement à l’institution des congés payés, il veut permettre au plus grand nombre de travailleurs de profiter des joies de la mer, de la montagne, de la campagne et d’accéder aux activités culturelles et sportives. Il s’agit également d’abaisser le coût des transports : il obtient donc 40 % de réduction sur les billets ferroviaires pour les salariés et leurs familles, puis annonce la création du "Billet populaire de congé annuel", dont bénéficient 600 000 personnes dès l’été 1936. Ses efforts portent également sur l’hébergement : le ministère encourage le camping et Léo Lagrange négocie des tarifs spéciaux avec les hôteliers sur les prix des pensions.  En 1937, la création de l’École Nationale du Ski Français stimulera l’essor d’un sport nouveau.

Les accords de Munich, en septembre 1938, modifient la position de Léo Lagrange : face au pacifisme de certains, il affirme la nécessité de « porter au maximum la force matérielle du pays ». Le 3 septembre 1939, il écrit dans l’Avenir : « Si Hitler a choisi la guerre, si de sa main, il veut mettre le feu au bûcher sur lequel flambera notre civilisation, il faut qu’il sache que nous défendrons notre pays sans forfanterie, mais sans faiblesse, et que nous irons jusqu’au terme le plus dur de notre devoir. La France veut être libre ».

À la déclaration de guerre, Léo Lagrange a 39 ans. Ancien combattant de la Grande guerre et parlementaire, il n’est pas mobilisable. À Daladier qui veut lui confier un commissariat général à la préparation militaire, il répond : « Le pouvoir appartiendra à ceux qui se seront battus et qui en sortiront vivants ». À sa sortie du peloton d’E.O.R. de Poitiers, le sous-lieutenant Lagrange est affecté, sur sa demande, au 61ème régiment d’artillerie de Metz. Il est tué lors de l’offensive de l’Aisne.

Pour en savoir plus : www.leolagrange-fnll.org auquel nous avons emprunté l'essentiel de ces informations et que nous remercions.

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