1940-1944 : Amédée Souchaud, instituteur, E.D.F. et Résistant
1940-1944 : Amédée Souchaud, instituteur, E.D.F. et Résistant
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Témoignage de sa fille Marie-José Seince, à l’occasion de la « Journée de la mémoire » à Poitiers le 12 novembre 2014
Message d'accompagnement du texte ci-après :
« Je suis très heureuse d'avoir fait du scoutisme. Il m'a beaucoup apporté. J'ai connu beaucoup de gens intéressants car j'ai vu chez moi Paul-Émile Victor, William Lemit, Pierre François, les Duphil... Mon père nous a fait partager tous ses enthousiasmes et sa fougue – et mes copines enviaient la façon dont mes parents nous éduquaient.
Amitiés à tous ! »
Témoignage de Marie-José Souchaud-Seince, fille de Amédée Souchaud, « Couleuvre poitevine »
Mon père est né le 17 août 1913 à Millac ; ses parents étaient métayers dans une ferme à Mouterre-sur-Blourde dans la Vienne. Son père, Joseph Souchaud, avait fait la guerre de 14-18 ainsi que ses quatre frères – deux y sont morts. Mon grand-père est revenu de la guerre profondément antimilitariste et il a appelé son mulet Clémenceau.
Amédée est intelligent et son instituteur demande à ses parents d'accepter d'envoyer leur fils à l'École Supérieure de Poitiers. Il est donc interne. À la fin de ce cycle d'études, il passe le concours pour entrer à l'École Normale d'instituteurs de Poitiers et il est reçu premier, major de promotion en 1929.
À l'École Normale, un E.D.F, délégué du comité national, réunit les normaliens pour leur faire connaître le Mouvement des Éclaireurs de France. Mon père est très intéressé et décide de recruter des jeunes pour fonder une troupe. Dès qu'il peut, il part à Cappy faire une formation au camp-école. Il entend aussi parler de Célestin Freinet et il se documente sur cette pratique d'enseignement qui a des méthodes parallèles à celles du scoutisme ; il pense sans doute à intégrer dans sa pratique ces deux découvertes ! Il est malade, il a la tuberculose et doit revenir chez ses parents. Il revient à l'École Normale guéri et est nommé en 1933 à Charroux
En 1934 il se marie avec ma mère qui vient de sortir de l'École Normale de filles de Poitiers. En 1935 ils sont nommés à Lizant et j'arrive avec eux, j'ai dix jours. Lizant est une petite commune limitrophe de la Charente, il y a 610 habitants. Mon père est instituteur mais aussi secrétaire de mairie ; nous sommes restés dix ans à Lizant, de 1935 à 1945, et mon père a travaillé avec les trois maires successifs en toute transparence et cordialité, je dirai même en toute amitié. À Lizant, mon père installe une cantine, puis l'eau courante dans l'école : le château d'eau, c'était une grande cuve installée dans le grenier de la maison d'école, l'eau était remontée